Ils ont été les premiers surpris, d’autant plus qu’une nouvelle vague de clients entamait depuis quelques heures des vacances bien méritées. “Quand la nouvelle est tombée, on s’est posé des questions, mais les représentants de remontées mécaniques étaient aux abonnés absents. Ils ne nous ont pas informé de leur décision et ne nous en informent toujours pas. Nous sommes seuls, c’est le système D”, explique une professionnelle des Arcs (Savoie), dépitée après l'annonce par le Gouvernement de la fermeture de l'ensemble des stations de ski françaises. “Je l’ai appris par un tweet d’une consœur hôtelière, puis par une amie dont le beau-frère travaille à l’office du tourisme. C’est tout de même un comble. Ce n’est pas normal de n’avoir aucune information.” Un agacement partagé par l’ensemble des professionnels. Comment gérer les touristes arrivés hier qui repartent aujourd’hui ? “Il faut les servir en room service, leur indiquer comment rendre des équipements loués dans des magasins fermés, et surtout organiser leur retour. Nous ne sommes pas des agences de voyage. Or, il faut trouver des vols, des taxis pour les aéroports de Genève, Lyon ou Chambéry. Nous avons beaucoup d’étrangers dans la station, il faut les aider pour essayer de leur laisser une bonne image de leur séjour.”
Casse-tête
Autre élément : La SNCF et les compagnies aériennes ont annoncé réduire leur trafic. Aussi, il est difficile pour les clients de trouver des solutions de rapatriement. “Les stations ne peuvent pas se vider en quelques heures. Il faut nous laisser un peu de du temps”, ajoute une hôtelière qui a plusieurs établissements en station. Même sentiment à l’Alpaga (Groupe Les Hôtels d’En Haut - HEH) à Megève (Haute-Savoie). “Nous avions eu beaucoup d’annulations ces derniers jours, car les étrangers ont senti le vent tourner”, explique le chef Antony Bisquerra. Leurs clients Marocains, Espagnols, Autrichiens sont partis plus tôt, vendredi, par leurs propres moyens. “Nous espérons qu’ils ont pu rentrer chez eux. Aujourd’hui, nous avons 63 clients à l’hôtel. Nous les servons en room service, ils sont livrés devant la porte des chambres, dans des assiettes à usage unique. Notre chance est qu’il n’y a plus d’étrangers, donc leur départ est plus facile à organiser. Ils seront tous partis d’ici ce soir. La direction du groupe a demandé au personnel de quitter l’hôtel, après nettoyage, le plus tôt possible. La saison se termine plus tôt pour nous, nous avions beaucoup d’annulations, mais là, le coup d’arrêt est brutal.”
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Publié par Fleur Tari
