Régis Marcon, Régis et Jacques Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid (43) : "Nous avions anticipé. Tout est fermé sauf la boulangerie-pâtisserie qui ne travaillera que pour le village (30% d'activité) car il n'y aura plus de passage. Depuis ce matin, nos 4 standardistes rappellent les clients pour reporter leurs réservations au mois de mars ou avril. Cela fait plus d'une centaine de collaborateurs au chômage partiel. Nous pensons à faire quelques plats à emporter qui pourraient être vendus à Saint-Etienne, si on obtient l'autorisation. La région est très impactée. Nous aimerions aussi pouvoir fournir des plats aux hôpitaux pour aider les soignants. Il faut se donner des perspectives pour tenir. Nous fermons chaque année entre mi-décembre et mars. Nous espérons que l'on pourra rouvrir tout le mois de décembre. Avec ce virus, je crois qu'il va falloir faire très attention jusqu'au moment où on en sera débarassés".
Philippe Etchebest, Le Quatrième Mur à Bordeaux (33) : "C'est une mise à mort ! J'ai entendu que nous étions des commerces non essentiels. OK. Nous sommes non-essentiels. Par contre, nous sommes essentiels quand il faut payer les taxes, l'Urssaf, quand il faut payer les impôts (...). "Il faut privilégier la santé. J'entends. C'est terrible ce qui arrive. Mais au-delà, il va y avoir des dégâts graves". (...) "y aura-t-il suffisamment d'aide pour aider les entreprises à sortir la tête de l'eau ? Moi, j'ai un doute". (FranceInfo)
Stéphane Jégo, L'Ami Jean à Paris : " Au-delà du monde de la restauration, qui est essentiel ou non essentiel ? Carrefour ? Auchan ? Quid de l’épicerie fine ? Du cordonnier ? Lors de la première vague, les grandes enseignes ont profité de la fermeture des commerces dits non essentiels. De quoi racheter les baux commerciaux pour préparer un monde homogène, gouverné par les multinationales. L’allocution fait mention d’une nation unie et solidaire (une nation à qui nous, commerces indépendants continuons de payer des charges malgré la fermeture). D’une aide « allant jusqu’à 10 000 euros » par mois pour les pertes d’exploitation. À tous les Teletubbies qui nous pointent du doigt en s’exclamant : « Les restaurateurs s’en mettent plein les poches » : L’Ami Jean perd 180.000 euros par mois. Parce que nous avons fait le choix de rester indépendant. De nous fournir chez des artisans indépendants. Et de payer correctement nos salariés. Alors, oui, nous nous battrons".
Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef : "Trouvons des solutions pour rouvrir les commerces dans les 15 jours (...). Dans l'hôtellerie et la restauration, les gens n'ont plus d'espoir, plus d'avenir. Ils vont simplement laisser tomber. Ce qui a manqué dans le discours du président, c'est de nous expliquer ce qui va se passer après le 1er décembre. Je veux bien croire que confinement va stopper l'épidémie et que l'on déconfinera avant les fêtes de Noël, mais on va reconfiner en mars pour affronter la troisième vague. On ne peut pas confiner et déconfiner en permanence, sinon des centaines de milliers d'entreprises vont disparaître". (Le Parisien)
#confinement# Restauration Covid19
Publié par Nadine LEMOINE
jeudi 29 octobre 2020