Sur plans, le chef a réorganisé les cuisines. Elles ne sont plus que deux pour gagner en productivité. La première comprend la cuisine dédiée à L'Ecrin et à la pâtisserie sous la houlette du MOF Jérôme Chaucesse, lui aussi de retour au Crillon ; la seconde produit pour les autres points de vente. Pour L'Ecrin, ils sont 10 en cuisine, 6 en salle et les pâtissiers (14 au total pour tout l'hôtel). « Le nom du restaurant s'est imposé comme une évidence. Tout est précieux, minutieux, que des pièces uniques, du sur mesure dans l'art de la table. Cela a été un gros travail de recherche en découvrant des artisans fantastiques », souligne le chef. Une quête internationale car Christopher Hache a beaucoup voyagé. Il est même redevenu commis dans de grandes maisons (Thomas Keller, Yoshihiro Murata…). « J'ai beaucoup appris en observant les chefs étoilés japonais ou américains qui m'ont accepté dans leurs cuisines ou avec eux chez leurs maraîchers, avec les pêcheurs… J'ai appris la technique du poisson ikegeme qui permet d'avoir un produit d'une saveur incomparable. Nous allons installer des viviers pour avoir les poissons vivants et pouvoir reproduire cette technique ».
En quatre ans, la cuisine du chef a évolué. « Elle est restée lisible mais j'ai poussé plus loin l'expérience sur la recherche du goût. J'ai cherché à réaliser des nouveautés personnelles et authentiques que je présente en 12 séquences (Le Signature : 260 euros) avec des clins d'oeil à mes voyages », souligne Christopher Hache. Il existe une version en 7 séquences (Le Liberté à 195 euros). Le client fait sa sélection dans les 12 plats. Les 7 plats seront servis en portion plus grande que dans le menu Signature. L'accord mets/vins, travaillé avec Xavier Thuizat, chef sommelier doit lui aussi créer la surprise avec des vins mais aussi avec des boissons inattendues (une bière, un thé, un saké…).
C'est une ouverture très attendue que l'équipe du Crillon vient de vivre. Les clients veulent voir le nouveau Crillon. Tous les jours, ce sont 350 pâtisseries de Jérôme Chaucesse qui sont vendues. Le rythme ne ralentit pas. « C'est une bonne pression, estime le chef. Comme les sportifs, on se remet en question, mais on monte en puissance et en sérénité ».
Publié par Nadine LEMOINE
lundi 7 août 2017