Il n'a que 22 ans mais s'attache à valoriser les métiers de la salle et plus particulièrement l'apprentissage auprès des jeunes. Charles-Henri Moëc, lui, a choisi de conjuguer les deux. Et il en est fier. "L'apprentissage, trop laissé dans l'oubli par rapport à la formation initiale, est une voie d'excellence et d'avenir. Il faut le souligner. Quant au service en salle, on apparente ce métier à un travail de servitude. Or, cela demande énormément de connaissances, de rigueur et de précisions qui ne s'improvisent pas face au client", dit celui qui vient d'être titulaire du BTS et actuellement en mention complémentaire sommellerie en alternance chez Lasserre (Paris, VIIIe).
"Il faut susciter l'envie aux jeunes. J'aurai aimé avoir des retours d'expérience à mes débuts", poursuit Charles-Henri Moëc. Réunionnais par sa mère, il a donc pris de son temps personnel au mois d'août pour témoigner de son parcours devant des dizaines de jeunes en formation, en lycée ou en CFA... à La Réunion. "On arrive mieux à s'identifier d'un jeune à un jeune", dit-il. Le voyage a été sponsorisé par la société Un des meilleurs ouvriers de France et Worldskills - deux entités organisatrices de concours dont il a respectivement obtenu le titre de meilleur apprenti de France « Arts de la table et du service » en 2010, et a participé aux Olympiades des métiers.
Budget de 30 000 € alloué au MAF pour La Réunion
Bien ficelé, le planning était chargé entre les visites dans 20 établissements, et les rendez-vous avec les politiques de La Réunion. Les discussions ont été fructueuses. Séverine Nirlo, directrice générale adjoint en charge de la jeunesse, les citoyens européens à La Réunion, a accepté d'allouer un budget de 30 000 € pour lancer le MAF sur l'Ile de la Réunion en 2015. Quatre métiers seront représentés, dont la cuisine et les arts de la table. Par ailleurs, le Campus pro à St Pierre (97) sera l'établissement de référence pour les MAF.
En tant que fondateur de l'association des meilleurs apprentis de France et coach chez Worldskills, Charles-Henri Moëc a bien sûr poussé les jeunes à participer aux concours. Mais aussi à être mobile. "L'aller-retour est subventionné par la région pour aller travailler en Métropole. Ca permet, d'une part, de pallier au chômage sur l'île, et de l'autre, de revenir avec des idées innovantes à La Réunion", poursuit -il. Les jeunes ont été boostés par son passage. Quant à Georges-Pau Langevin, ministre des Outre-mer, qui a entendu parler de l'action de Charles-Henri Moëc, elle souhaite le rencontrer dans les semaines qui viennent au Ministère.
Publié par Hélène BINET