Bar Brutus : le virus du bacon

Montréal (Canada) Niché dans un secteur résidentiel de Montréal, l'établissement aurait pu rester un bar de quartier. L'efficacité de la communication sur les réseaux sociaux et l'originalité de sa carte en ont décidé autrement.

Publié le 27 février 2015 à 18:30

Bien avant son ouverture, le Bar Brutus faisait déjà parler de lui. En mal pour commencer. Le local - celui d'une ancienne boucherie ravagée par les flammes - était encore désaffecté que le quartier placardait déjà son inquiétude sur sa devanture. L'ouverture d'un tel lieu allait - à coup sûr et à grand renfort de cocaïne et de noctambules - troubler la sérénité de ce secteur calme de l'île de Montréal. Les résidents s'y sont longtemps opposés. Un an et demi de bataille juridique plus tard, le permis d'alcool a finalement été délivré.

Ce délai - inhabituellement long au Québec - a été mis à profit par les copropriétaires pour peaufiner leur concept. Comme l'explique Jean-François Leduc, chef et directeur des opérations, "Le secret du succès à Montréal, c'est le concept." Celui du Brutus consisterait à tirer la tradition du "bar food" vers le haut de gamme. Pizzas et nachos ont donc cédé le pas à des accompagnements plus aboutis, dont le dénominateur commun serait le bacon. Jean-François Leduc a mis à profit son expérience de chef, acquise notamment au Burgundy Lion, un pub anglais qui emploie 40 personnes et réalise 2 M$CAD (1,4 M€) de chiffre d'affaires, pour décliner le bacon sous toutes ses formes.

"Le bacon reste dans les moeurs"

De l'entrée au dessert, en passant par le plat et la boisson (avec une vodka californienne au bacon), le fameux morceau de lard est la signature du Brutus. Parmi les créations les plus originales, la carte propose un Bacon Sushi, un hot dog avec saucisse 100 % bacon ou encore le Dunkin Bacon, un beignet qui associe les saveurs de caramel et de… bacon. Une idée évidente pour le Québec où l'ingrédient fait figure d'incontournable. Jean-François y voit un héritage des années 1940-50 : "Les gens étaient pauvres et le bacon ne coûtait rien. À cette époque, un bon petit déjeuner contenait du bacon, notamment pour ceux qui travaillaient dans les mines ou en forêt. Le gras permettait d'affronter l'hiver. Aujourd'hui, même si les manteaux résistent à - 30 °C, le bacon reste dans les moeurs." À tel point qu'il se retrouve dans des expressions populaires : 'Se pogner le bacon' signifie « rester à ne rien faire » et du 'bacon' est, à l'instar de notre 'blé', de l'argent.

Une fois le concept culinaire validé, restait à créer l'identité visuelle du lieu. Cette tâche est revenue à Anthoni Jodoin, l'un des huit associés de l'aventure. Le jeune homme avait déjà eu l'occasion de déployer son savoir-faire avec le Nacho Libre, un bar à tacos situé non loin et célèbre pour ses tables entourées de balançoires. S'adressant à une clientèle un peu plus âgée et plus fortunée (avec un ticket moyen de 27 $CAD, soit 19,20 €), le Brutus bénéficie d'une atmosphère plus cosy. Pour tamiser l'ambiance, le bar central et l'ensemble des tables hautes autour desquels s'alignent 115 tabourets sont en sombre ébène massif. Le plafond, entièrement doré, apporte une touche de lumière.

Communication soignée

Ne restait plus qu'à installer le dernier étage de la fusée : la communication. Très à l'aise avec Facebook, Twitter et Instagram, Anthoni Jodoin a créé le buzz en publiant très régulièrement et six mois avant l'ouverture même du lieu, des photos de plats. Le Brutus compte aujourd'hui 14 000 fans Facebook alors qu'il n'est ouvert que depuis six mois. "Les réseaux sociaux font partie du succès. Plus personne ne peut se permettre de les négliger. C'est magique, on a investi 0 $ en publicité et les gens parlent de nous aux États-Unis, en Europe et en Australie", se félicite Jean-François Leduc.

Fort de ce succès, le Brutus accueille en moyenne 250 à 300 clients les soirs de fin de semaine et espère réaliser un CA de 1,5 M$CAD (1 M€)pour sa première année d'activité.


Publié par Guillaume DAYAN



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