Mais son envie d'entreprendre n'est pas comblée pour autant. Aussi quand la chaîne Relais du silence rejoint la SEH (Société européenne d'hôtellerie) qui lance la marque P'tit Dej-Hotel, il saisit l'occasion. "Le terrain a été apporté par ma mère, et comme il n'existe pas sur l'île d'hôtels de chaîne économiques avec des prix attractifs, j'ai vite compris qu'il pouvait y avoir un créneau." Car Stéphane Héraudeau connaît bien le marché local : "Les VRP et autres voyageurs d'affaires ne peuvent pas se loger sur l'île ; ils sont obligés de retourner sur La Rochelle. Aujourd'hui, avec une chambre à 49 € auxquels s'ajoutent les 8 € de péage du pont, nous sommes tout à fait compétitifs", résume-t-il.
"Une grande famille"
Il bénéficie en outre d'un emplacement de premier plan : "Une fois passé le pont, on est obligés de passer devant l'hôtel, précise-t-il. Nous nous trouvons à dix minutes de tous les centres d'activité de la région les plus attractifs, qu'ils soient sur le continent ou sur l'île de Ré." Il estime que son investissement de 2 M€ pour 32 chambres sera vite rentabilisé. "J'ai confiance dans les services de réservations de la SEH pour nous aider à faire venir la clientèle d'affaires, car pour ce qui concerne la clientèle de tourisme et de loisirs, je connais."
À la tête d'un petit 'empire' rhétais de 280 lits, Stéphane Héraudeau a donc constitué un parc hébergement mixte : une offre haut de gamme d'abord avec l'hôtel et les gîtes du Pertuis (5 gîtes, tous en catégorie 3 étoiles, pour 4 à 8 personnes) créés par sa famille, mais aussi une offre économique, qui regroupe des meublés, baptisés le Petit Village (26 lits), et maintenant le P'tit Dej-Hotel (10 chambres et 22 appartements). "Nous aurons ainsi le parc plus éclectique et complémentaire de l'île", précise-t-il. En effet, avec 150 000 lits sur l'île, l'offre campings prédomine et le parc hôtelier demeure réduit (avec 38 hôtels).
Pour démarrer l'activité du P'tit Dej-Hotel, il mise avant tout sur le réseau SEH dont il apprécie la structure coopérative : "Nous sommes une grande famille. J'aime cet esprit d'entraide et de convivialité que nous devons maintenir coûte que coûte même si le réseau s'agrandit", conclut-il.
Publié par Évelyne de Bast