En ouvrant en juin prochain Le Roch
Hotel & Spa (Paris, Ier), la Compagnie de Bagatelle disposera d'un
sixième établissement. Il s'agira du premier établissement classé
5 étoiles du groupe hôtelier, qui comptait déjà 5 hôtels 4 étoiles.
Une aventure nouvelle également pour Robert Zolade. Le cofondateur d'Elior - il en est
aujourd'hui le président d'honneur et l'administrateur - est en effet à la tête de BIM, société holding et l'actionnaire de
référence de la Compagnie de Bagatelle. Le monde de l'hôtellerie ne lui
était pas étranger, car Robert Zolade ayant fait partie de Jacques Borel International
puis du groupe Accor pendant près de vingt ans. Quand il envisage une
diversification de ses activités au sein de BIM, avec son directeur général Gilles Cojan, l'hôtellerie s'impose naturellement.
"Nous
voulions à la fois investir dans des métiers de service présentant des
opportunités de concentration et qui nous permettent de mettre en oeuvre les
compétences acquises au fil des années, mais aussi dans des activités plus
stables, porteuses d'actifs immobiliers de qualité venant compenser la volatilité
des activités de service", précise le dirigeant. Quatre secteurs sont
retenus : les laboratoires (une activité revendue en 2014), la formation,
le camping et l'hôtellerie.
Un investissement patrimonial
La Compagnie de Bagatelle a ouvert son premier hôtel, le Platine, en
2010. Depuis, elle en a ouvert un par an. "C'est un investissement
patrimonial, qui consiste à racheter les hôtels murs et fonds, ce qui a été le
cas pour cinq hôtels sur six. Après quoi, nous les transformons en boutique-hôtels",
explique Gilles Cojan. Le système est parfaitement rodé et les
résultats sont très satisfaisants "Les
taux d'occupation étaient voisins de 90 % sur Paris et les prix moyens
en hausse. Avec des prix d'acquisition raisonnables, la rentabilité attendue
sur les capitaux employés était au rendez-vous." L'hôtellerie représente
cependant moins de 10 % des actifs de BIM, tout comme les autres activités.
Optimiser les résultats
Avec l'ouverture d'un hôtel 5 étoiles, la Compagnie de Bagatelle s'engage sur un nouveau territoire, d'autant
que la conjoncture est devenue plus incertaine suite aux événements de novembre
2015. "Sur les deux premiers mois de 2016, nous avons perdu 20 % de
chiffre d'affaires, explique Gilles
Cojan. Nous sommes conscients que la rentabilité ne sera pas la
même, mais nous misons sur la qualité de notre actif immobilier." Sachant
qu'il existe actuellement un risque de surévaluation des actifs immobiliers sur
Paris, la Compagnie a mis en sommeil son développement. "Nous attendons que le cycle reparte", souligne Robert Zolade. Pour le dirigeant, l'urgence
consiste à optimiser les résultats en réduisant la part des portails de
distribution, "l'objectif étant de les maintenir entre 25 et 30 % de notre chiffre
d'affaires", explique Gilles
Cojan, également très actif dans la bataille que mènent les hôteliers
parisiens face à AirBnB.
Publié par Catherine AVIGNON