Avec Envie de Sud, Ursula Nyffeler redimensionne sa vie d'hôtelière
Vauvert
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En passant des montagnes helvétiques aux paysages de la petite Camargue, la professionnelle a abandonné le management de grandes équipes et des grands groupes pour la gestion d'un petit établissement.
Publié le 18 août 2017 à 16:33
Ursula Nyffeler : « Je travaille tous les jours de six heures à minuit, mais avec la satisfaction d'avoir choisi »
L'hôtelière est passée de la gestion de grandes chaînes hôtelières à une mini structure
"L'accueil ces clients est
quelque chose que l'on sait faire... ou pas ! Ce n'est pas
quelque chose que l'on peut apprendre, et si on ne l'a pas dans le
coeur, c'est très difficile car les clients le sentent", estime Ursula Nyffeler. Et l'hôtelière suisse semble être
née avec ce sens de l'accueil.
C'est en tout cas ce qu'elle a
découvert lors de sa première expérience en hôtellerie, à peine
âgée d'une vingtaine d'années. À l'époque, elle parlait aussi
déjà cinq langues ; et si l'on ajoute de réelles
compétences en gestion, on comprend un parcours exemplaire qui a
conduit Ursula Nyffeler à des postes de responsabilité, notamment
au sein du groupe helvétique de restauration SV.
La jeune femme a
également géré son propre restaurant en Suisse, avant de prendre
en charge le management des seize hôtels du groupe Swiss Hostels.
Puis de vivre une dernière expérience professionnelle en Suisse à
la tête d'une équipe de 120 personnes pour la gestion des services
hôteliers et de restauration d'un hôpital psychiatrique. Mais à
l'approche de la quarantaine, Ursula Nyffeler a choisi de changer de
cap.
De conserve avec son compagnon, elle quitte Bâle pour
s'installer dans la petite ville de Vauvert (Gard). Le couple y
investit plus de 650 000 € dans l'aménagement d'un petit
établissement hôtelier de deux chambres et une suite avec terrasse
baptisé Envie de Sud, inauguré il y a presque cinq mois. Un nom qui dit tout du désir et de la volonté
de changer de vie, et de "redimensionner" sa vie.
Service sur mesure
"Le métier est le même,
mais le changement radical, reconnaît l'hôtelière : "Dans mes anciennes fonctions, j'avais l'habitude de gérer
parfois plus d'un millier de repas par service dans certains
restaurants ; ici, c'est vraiment du sur mesure, même si
j'assure tous les repas, du petit déjeuner jusqu'au dîner." Quand on l'interroge sur le côté positif de ce changement de vie,
Ursula Nyffeler répond en souriant : "Le soir je
dors bien ; je suis fatiguée, mais c'est de la bonne fatigue,
pas du stress."
Oubliés les horaires administratifs,
l'hôtelière est sur le pont tous les jours de six
heures à minuit. "Les journées sont très longues mais je
n'ai jamais eu peur du travail, et il est indispensable d'être
constamment présent pendant cette période de lancement." Côté négatif : "C'est évidemment le risque,
puisque pour l'instant je ne gagne pas d'argent, et je n'arriverai
à terme à dégager qu'un seul salaire avec une structure de cette
taille."
Mais Ursula Nyffeler ne nourrit aucun regret : "Je veux m'investir dans la région aux côtés des acteurs
locaux du tourisme, pour accompagner aussi le changement au niveau
de l'accueil ; la Petite Camargue est en train de se
repositionner vers un tourisme vert et soigné qui nous correspond
parfaitement." L'hôtelière se donne donc le temps... et
les moyens : "Nous allons très probablement aménager
une nouvelle chambre et une autre suite en 2018 pour accueillir des petits groupes conformes à notre clientèle déjà
traditionnelle, c'est-à-dire des gens qui aiment la nature, qui
aiment manger bien et sont ouverts à partager des moment avec des
autres clients."
Un véritable luxe que
pouvait évidemment pas se permettre Ursula Nyffeler dans ses
anciennes fonctions. Et un atout aussi pour la pérennité de son
établissement de Vauvert : "J'ai la satisfaction
d'avoir choisi Envie de Sud ; c'est ma liberté
et c'est ma force".