126 communes de l'Aude ont été reconnues en état de catastrophe naturelle après les violentes intempéries de ces derniers jours. Dont Couiza, où l'hôtel du Château des ducs de Joyeuse appartenant à Isabelle et Vincent Nourrisson a été totalement ravagé par un torrent de boue qui a traversé le hall d'accueil, le restaurant et le parc, détruisant tout sur son passage : documents, ordinateurs, matériel de cuisine, mobilier de salle et de jardin, standard, équipement de carte bancaire... “Dans certaines chambres, les plafonds ont également été endommagés”, précise Isabelle Nourrisson, toujours affairée à déblayer et nettoyer. “Nous avons prévenu les experts pour une estimation des dégâts que nous ne pouvons pas chiffrer pour l'instant, d'autant qu'il faut y ajouter une perte d'exploitation considérable, puisque nous affichions complet pour la semaine prochaine.” Malgré le choc émotionnel, le couple a conservé son professionnalisme et a réussi à reloger dans le département la trentaine de clients qui devaient séjourner au Château des ducs de Joyeuse. Car l'établissement - qui emploie habituellement une vingtaine de salariés - restera fermé pendant plusieurs mois.
De son côté, Sylvie Boffils apparaît plus abattue devant les murs de son bâtiment dévasté qui abrite le restaurant L’Épicurien, à Conques-sur-Orbiel. À l'intérieur, la vague de deux mètres qui a parcouru le village a semé le chaos, dans la salle comme en cuisine. C'est une double peine pour le chef Florian Del Burgo, qui venait juste de redresser un établissement détruit par un incendie accidentel l'an dernier.
Solidarité
Face à la catastrophe, l'Umih 11 a déjà envoyé un courrier à tous ses adhérents pour leur rappeler les démarches à suivre, c'est-à-dire se rapprocher de toute urgence de leur assureur. “Le syndicat peut prendre en charge les salaires dans les établissements obligés de fermer leurs portes dans le cadre des procédures d'urgences liées à ce genre d'événement”, ajoute le président départemental, Thierry Deniau, qui n'a pas été épargné à titre personnel, puisque son hôtel (Les Trois Couronnes à Carcassonne) a également subi la montée des eaux : “Dans le garage et au sous-sol, une voiture a été totalement détruite et nous avons perdu les marchandises et le matériel entreposés.” L'hôtelier estime sa perte entre 60 000 et 150 000 €. Mais c'est en millions que se chiffrera le bilan de la catastrophe pour les professionnels de l'Aude. L'Umih 11 garde également en ce sens sa ligne ouverte pour rester à l'écoute et aider à affronter ce coup dur. Même si certains, à l'instar d'Isabelle et Vincent Nourrisson, font face à l'adversité avec beaucoup de volontarisme : “Si la situation est aujourd'hui très dure, nous ne voulons pas dramatiser et surtout pas faire peur aux gens en donnant une image de la destination qui ne correspond pas à ces intempéries exceptionnelles ; d'ailleurs, nous serons prêts pour la réouverture le treize avril prochain, et le château sera encore plus beau !”
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Publié par Francis MATÉO