Étude Atout France : 2 milliards d'euros d'investissements hôteliers en France
L'étude d'Atout France réalisée chaque année sur les investissements hôteliers en France donne une vision plutôt optimiste de leur dynamique.
Publié le 20 juin 2012 à 16:32
Christian Mantei , directeur général d'Atout France
En effet, en dépit d'une érosion continue des petits établissements indépendants - 670 en trois ans -, le secteur réinvestit dans son patrimoine. Le rapport fait état d'un montant d'investissement de l'ordre de 2 milliards d'euros. "Plus le parc hôtelier diminue, plus il s'élève en même temps en qualité", estime Jean-Marie Poutrel, directeur de JMP Consultant, responsable du 'tableau de bord des investissements touristiques en 2011'. Pour Atout France, l'ensemble des investissements hôteliers en 2012 représente un montant total de 2,09 milliards d'euros, soit 122 437 € par hôtel. Une légère diminution par rapport au montant de 2011 qui était de 2,185 milliards d'euros.
Ce tableau de bord apporte par ailleurs des éléments nouveaux qui devraient réjouir les petites entreprises. "Avec Esane, précise Jean Marie Poutrel, nous avons, désormais une approche analytique très précise de la petite hôtellerie indépendante." Et l'un des premiers enseignements de cette analyse est l'importance jouée par la petite hôtellerie dans les investissements réalisés par les entreprises en France. "44% des investissements ont été réalisés par les TPE en 2009", annonce l'étude, un phénomène intéressant alors que ces mêmes entreprises ne représentent que 31 % des immobilisations du secteur. Même phénomène au niveau des restaurants avec 65 % des investissements réalisés par les TPE qui représentent 54 % des immobilisations corporelles.
L'hôtellerie indépendante résiste
Le malaise se maintient pour la petite hôtellerie rurale alors que dans les villes, les hôtels se modernisent. Le contexte général confirme la mutation structurelle du parc hôtelier en France (16 755 hôtels à fin 2011) qui enregistre 670 fermetures d'hôtels. Celles-ci concernent essentiellement des hôtels indépendants avec 8 % de chambres en moins alors que l'offre chambre des chaînes intégrées augmente de 13 %. Par ailleurs, loin des idées reçues, l'hôtellerie indépendante résiste selon la DGCIS (Direction Générale de la Compétitivité, de l'Industrie et des Services). Enfin, la différence est aussi géographique. Ainsi, les deux tiers des investissements se situent en milieu urbain qui concentre aussi le nombre de nuitées, supérieur de 20 % à celui du reste du pays. Ils regroupent 70 % des chambres 5 étoiles début 2012.
D'après Atout France, le secteur hôtelier et la restauration auront donc bien su utiliser un contexte qui leur était favorable : obligations pour les hôteliers de se 'mettre aux normes' de sécurité incendie mais aussi aux normes handicap, la nouvelle classification hôtelière venant se rajouter aux deux autres. Quant aux restaurants, la baisse de la TVA a sans doute donné un appel d'air au secteur qui a pu réaliser les modernisations nécessaires.
mercredi 28 novembre 2012