Assemblée générale 'sur le pied de guerre' pour le Synhorcat

Paris Le Synhorcat s'est réuni en assemblée générale annuelle le 26 juin à Paris. Didier Chenet, président de la rue de Gramont, nous livre les grandes lignes des travaux.

Publié le 30 juin 2014 à 12:09
Dans quel esprit étaient vos adhérents jeudi ?

Didier Chenet : Ca été une réunion sur le pied de guerre puisque nous venions d'apprendre l'adoption des amendements sur la hausse du plafond de la taxe de séjour et sur la création d'une taxe de deux euros pour les hôteliers d'Ile de France. L'enjeu économique du tourisme pour la France est essentiel. Laurent Fabius l'a parfaitement compris et c'est pourquoi la promotion du tourisme est rattachée à son ministère. Je ne peux que saluer sa prise de position, dimanche, dans ce dossier. Les parlementaires doivent cesser de prendre des décisions qui concernent la profession sans concertation avec elle. L'an dernier et pour la première fois, notre secteur à détruit des emplois. Plus de 5200. Lever des impôts supplémentaires n'est pas la solution, ce n'est pas ça qui va permettre de renouer avec la croissance. 2014 n'est pas une bonne année avec l'inadéquation du calendrier et une saison estivale qui démarre très doucement. Notre secteur est à court de trésorerie. Nous devons faire face aussi à la concurrence déloyale de nouveaux hébergements, sans parler des commissions des OTAs et leur mode de fonctionnement que nous connaissons tous. Nous subissons en France une pression fiscale qui devient intolérable. Si je prends des exemples autour de nous, à Genève, pas exemple, la taxe de séjour est à 3,80 mais en échange, le tourisme bénéficie de la gratuité des transports… Comme je l'ai annoncé, nous allons attaquer cette taxe de 2 euros pour les hôteliers franciliens sur son inconstitutionnalité, parce qu'elle viole le principe constitutionnel de la liberté d'administration des collectivités territoriales. Il leur appartient à elles seules de décider d'une telle taxe. Je crains que nous ayons en France trop de parlementaires en mal de reconnaissance…

Vous avez créé avec la Fagiht le Groupement national des indépendants. La CPIH vous a rejoint récemment. Où en êtes-vous de sa constitution ?

Nous terminons actuellement la rédaction des statuts. Nous serons en ordre de marche juridiquement constitué avant décembre. Il y a une volonté commune des dirigeants m           ais aussi des hommes et des femmes sur le terrain. Les gens comprennent qu'il est important d'avancer ensemble. Pour se faire entendre, il faut être uni. Nos objectifs sont d'aller conquérir les 50% d'entreprises qui ne sont pas affiliés à un syndicat. Nous devons les convaincre de nous rejoindre car nous défendons un ADN clairement identifié : nous représentons des entreprises patrimoniales et indépendantes. Nous défendons les chefs d'entreprise et non les capitaines d'entreprise.

Quels étaient les autres dossiers à l'ordre du jour ?

A Paris, nous sommes en train de négocier pour que la taxe de séjour ne soit plus au forfait mais au réel. Le fait qu'elle soit au forfait ne permet pas de la détacher du prix de la chambre. Nous voudrions pouvoir afficher les prix hors taxe de séjour.  Puisque la taxe de séjour est malheureusement d'actualité, nous souhaiterions aussi qu'elle soit en place dans toutes les communes de France. Là encore, nous ne sommes pas dans l'équité fiscale. Nous voulons aussi avoir un droit de regard sur son utilisation. A Paris, elle représente 45 millions d'euros et 7 millions sont rétrocéder à l'office de tourisme. Que fait-on du reste ? Cette taxe ne doit pas être une variable d'ajustement des budgets communaux. Par ailleurs, les augmentations de Spré et de Sacem vont conduire les établissements à supprimer l'ambiance musicale chez eux ou à choisir un certain type de musique. Et ça va à l'encontre de ce que ces organismes recherchent. Nous réclamons également un vrai contrôle des hébergements locatifs. Avec l'Hotrec, nous allons initier un 'task force' le 11 septembre à Bruxelles sur ce thème. Ce sera une sorte de mini-congrès pour mettre à plat tout ce qui se passe en Europe. Si ces formes d'hébergement fonctionnent, c'est que cela correspond à une attente du public. Mais il faut que tous les hébergements aient les mêmes règles. En ce qui concerne la restauration, nous nous élevons aussi contre le développement des restaurants clandestins à la maison. Où sont les règles d'hygiène ? On est dans le grand n'importe quoi. Quant aux Food Truck, nous voudrions que la législation impose leur emplacement à une certaine distance des restaurants. Les Traiteurs organisateurs de réception (TOR) doivent faire face à une montée en puissance d'un phénomène qui nous paraît tout à fait scandaleux. Aujourd'hui, les loueurs de salle demandent des commissions aux particuliers et ils demandent aussi une commission au traiteur, mais de manière occulte. C'est du racket. Dans nos combat majeurs, il y également la moralisation d'Internet et surtout le scandale des clauses de parité des prix. Il faut redonner à l'hôtel sa liberté de fixer ses prix.

Pour terminer sur note positive, quelle dossier mettriez-vous en avant ?

Le combat mené avec l'Hotrec et toutes les organisations professionnelles sur l'attribution du nom de domaine .hotel à une société qui s'est engagée à louer ce nom de domaine à des professionnels de l'hôtellerie uniquement. C'est une grande victoire qui n'est pas suffisamment médiatisée à mon sens.

Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes



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