Panaches de fumée et tourmente médiatique se sont doucement estompés. Trois semaines après l’incendie du site industriel de Lubrizol, la ville de Rouen fait ses comptes. Comme l’agriculture ou l’artisanat, l’hôtellerie-restauration a grandement souffert de l’événement. Le jour même d’abord, avec pour certains l’obligation de fermer leur établissement, et pour les autres un effondrement de la fréquentation. Mais aussi dans les jours qui ont suivi et jusqu’à aujourd’hui encore.
Philippe Coudy, président de l’Umih de Seine-Maritime, estime : “En restauration, sur les quais, le secteur le plus touché, ils sont aujourd’hui encore à 50 % de pertes. En cœur de ville, on est entre - 20 % et -30 %. Pour l’hôtellerie, les pertes aussi sont importantes avec de nombreuses annulations les dix premiers jours… ” Depuis l'incendie, les hôteliers constatent un ralentissement des réservations difficile à chiffrer.
Relancer la dynamique
Pour autant, tout n’est pas catastrophique. D’abord, l’évènement s’est produit après une belle saison estivale. En pleine canicule, la Normandie tout entière a en effet profité de la météo ensoleillée doublée d’une fraîcheur relative qui a caractérisé les bords de Manche. La fréquentation touristique a aussi été dopée par de grands événements comme le 70e anniversaire du D-Day, la Grande Armada…
Encore groggy et inquiète, la profession veut toutefois prendre son avenir en main, en s’appuyant sur ses alliés : les collectivités d’abord, mais aussi la société Lubrizol elle-même. Selon Philippe Coudy, l’entreprise s’est d’ores et déjà montrée ouverte à la négociation. Pour une indemnisation ainsi que pour le financement de ce qui s’apparente à un plan de relance. “Nous avons fait des propositions pour profiter des fêtes de Noël afin de relancer une dynamique d’animation positive”, explique le dirigeant syndical.
Reconquérir les visiteurs du week-end
L’objectif est de faire revenir les Normands et les Parisiens. Car les Rouennais, eux, sont bien toujours là et ont réinvesti le cœur de ville. À l’étranger, l’impact ne semble pas non plus avoir été trop grand. Les réservations pour mai-juin semblent être à un niveau normal. L'impact du raz-de-marée médiatique se mesure donc sur les visiteurs du week-end.
Les idées ne manquent pas, comme la gratuité de grands pôles d’attraction (le panorama XXL, l’Historial Jeanne d’Arc…), ou une illumination particulièrement spectaculaire de la ville. Dans la foulée, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration attendent de nouveaux phares d’attractivité : le festival Normandie impressionniste, la fin des travaux d’embellissement du cœur de ville, la réouverture de l’Aître Saint-Maclou… Et ils ont le secret espoir de voir aboutir le projet Rouen Capitale culturelle européenne 2028.
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Publié par Benoit DELABRE