Cinq ans après leur installation à La Poularde (La Chapelle-de-Guinchay, 71), Alexandra et Olivier Muguet - elle en salle, lui en cuisine - ont décroché en 2009 une étoile Michelin. Cinq ans plus tard, l'appel d'un ailleurs est trop fort pour y résister : le couple met le cap vers Penmarch (29) où, séduit par le lieu, il s'est porté acquéreur d'une maison.
"Je pense que nous sommes allés au bout de quelque chose", explique Alexandra Muguet, soulignant qu'ils ont fait d'un simple café de village un restaurant étoilé. "Nous ne voulions pas tourner en rond et nous avons envie d'autre chose, ajoute-t-elle. Nous allons passer plusieurs mois à faire ce que nous ne pouvions pas vraiment faire avant : plancher sur des recettes, imaginer d'autres techniques. Et comme nous sommes tombés amoureux de l'Asie, nous allons voyager un peu sur ce continent et, pourquoi pas, nous y installer." Et s'il n'y pas de possibilité là-bas, ce sera donc la Bretagne.
"Sensibilité culinaire"
À partir du 26 d'octobre, sans transition ou presque, ce sont Franck et Sophie Grobon qui prendront le relais. Même enseigne, même envie culinaire, mêmes fournisseurs... Les fondamentaux sont conservés. Le couple avait ouvert Le Gourmandin à Igé (71) en 2002, un restaurant à vocation de cuisine traditionnelle. Passé par l'école hôtelière de Mâcon, nanti d'un BP obtenu avec un apprentissage chez Georges Blanc, Franck Grobon a acquis à Vonnas une "sensibilité culinaire" qui lui convient. Rien n'est pourtant simple dans ce petit village où il n'est pas facile de s'imposer. Dès lors, dix ans plus tard, le couple a envie de s'offrir une "pause, un moment de décompression, une transition" qui dure un peu plus de deux ans avant de repartir de l'avant, à La Poularde, donc.
"L'établissement nous correspond et si nous avons bien sûr envie de personnaliser l'affaire, il semble intéressant de marcher dans les pas de nos prédécesseurs. Nous ne changerons pas les prix [menus de 35 à 60 €, NDLR], ni la majorité des fournisseurs, qui sont des gens de qualité, ce qui peut, je l'espère, nous permettre de fidéliser la clientèle. Ensuite, les touches personnelles arriveront avec le temps et nous savons bien qu'alors le client sera seul juge", déclare le chef qui, à l'évidence, suit un chemin raisonnable.
Publié par Jean-François MESPLÈDE