Selon une récente étude du ministère du Travail, 28,1 % des apprentis ou des employeurs rompent leur contrat - un chiffre qui s'envolerait jusqu'à 48,9 % dans l'hôtellerie et la restauration. Par ailleurs, dans presque 80 % des cas, la rupture du contrat d'apprentissage entraînerait un arrêt complet de l'apprentissage.
Les spécificités du secteur des CHR ne sont pas étrangères à ces résultats, estime Maxime Aitkaki, porte-parole du Ceproc (Centre européen des professions culinaires) : "Il n'est pas évident pour un jeune sortant d'un univers scolaire protégé de se retrouver dans ce monde professionnel où il y a une forte hiérarchie, des horaires souvent décalés et des conditions de travail difficiles".
Miser sur l'encadrement
Face à ce constat, l'accompagnement s'avère primordial, comme en témoigne Jean-Jacques Dijoux : "Nous faisons prendre conscience aux jeunes de ce que va être leur vie en entreprise. On les fait travailler sur leur projet personnel, on les aide pour la rédaction de CV, on fait des simulations d'entretien… On organise aussi des jeux de rôles au cours desquels on leur fait jouer le rôle du patron ou des salariés - c'est une très bonne méthode pédagogique pour arriver à se positionner en entreprise."
Le Ceproc, lui aussi, prête la plus grande attention à l'accompagnement des jeunes. Retards et absences sont suivis de près par les services de la vie scolaire, car ils annoncent souvent un décrochage. Un psychologue scolaire vient rencontrer les élèves qui en ont le plus besoin. "Cela permet de dénouer les quiproquos et les non-dits", glisse Maxime Aitkaki.
Résultat : les taux de rupture sont bien inférieurs à la moyenne nationale. Agefa PME flirte avec les 8 %, tandis que le Ceproc est passé de 9 % en 2014 à 2 % en 2015.
Publié par Violaine BRISSART