Apprentissage : les clés du succès

Le taux de rupture représente une difficulté majeure dans le monde de l'apprentissage. Voici quelques pistes pour y remédier.

Publié le 15 avril 2016 à 16:20

Selon une récente étude du ministère du Travail, 28,1 % des apprentis ou des employeurs rompent leur contrat - un chiffre qui s'envolerait jusqu'à 48,9 % dans l'hôtellerie et la restauration. Par ailleurs, dans presque 80 % des cas, la rupture du contrat d'apprentissage entraînerait un arrêt complet de l'apprentissage. 

"Ce fort taux de rupture a deux explications, analyse Jean-Jacques Dijoux, directeur général d'Agefa PME (organe de la CGPME visant à promouvoir l'apprentissage). La première, c'est le non-choix de la filière par le jeune : on l'oriente là où il y a de la place, et non en fonction de ses centres d'intérêt. La deuxième, c'est l'absence de maturité du jeune qui se trouve projeté dans le monde du travail. Il faut néanmoins nuancer ces chiffres : le taux de rupture dépend beaucoup du niveau de la formation préparée. Il sera élevé dans les CAP, plus faible dans les bacs pro et quasi nul dans l'enseignement supérieur professionnel".

Les spécificités du secteur des CHR ne sont pas étrangères à ces résultats, estime Maxime Aitkaki, porte-parole du Ceproc (Centre européen des professions culinaires) : "Il n'est pas évident pour un jeune sortant d'un univers scolaire protégé de se retrouver dans ce monde professionnel où il y a une forte hiérarchie, des horaires souvent décalés et des conditions de travail difficiles".

 

Miser sur l'encadrement
 

Face à ce constat, l'accompagnement s'avère primordial, comme en témoigne Jean-Jacques Dijoux : "Nous faisons prendre conscience aux jeunes de ce que va être leur vie en entreprise. On les fait travailler sur leur projet personnel, on les aide pour la rédaction de CV, on fait des simulations d'entretien… On organise aussi des jeux de rôles au cours desquels on leur fait jouer le rôle du patron ou des salariés - c'est une très bonne méthode pédagogique pour arriver à se positionner en entreprise." 

Pour les moins motivés ou les cas les plus difficiles, le suivi est individualisé. Au programme : rendez-vous téléphonique hebdomadaire, intervention d'un psychologue, réorientation éventuelle… Les employeurs ne sont pas en reste, et bénéficient d'une demi-journée de formation spécifique. "Il faut qu'ils gardent à l'esprit que ces apprentis sont des adolescents. On peut parfois l'oublier dans le monde du travail", souligne Jean-Jacques Dijoux.

Le Ceproc, lui aussi, prête la plus grande attention à l'accompagnement des jeunes. Retards et absences sont suivis de près par les services de la vie scolaire, car ils annoncent souvent un décrochage. Un psychologue scolaire vient rencontrer les élèves qui en ont le plus besoin. "Cela permet de dénouer les quiproquos et les non-dits", glisse Maxime Aitkaki. 

Enfin, un projet pédagogique innovant, baptisé 'Cartographie ton job', vise à tisser des liens entre l'apprenti et son entreprise d'accueil. "Les nouveaux apprentis font une interview de leur maître d'apprentissage à propos de leur parcours, la gestion de l'entreprise… Cela brise le mur du silence qui règne parfois", poursuit-il.

Résultat : les taux de rupture sont bien inférieurs à la moyenne nationale. Agefa PME flirte avec les 8 %, tandis que le Ceproc est passé de 9 % en 2014 à 2 % en 2015.

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Publié par Violaine BRISSART



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