Jamais simple d'enchaîner période de cours et présence en entreprise. Pour
un jeune qui n'a pas encore 20 ans et qui veut apprendre, il est essentiel
de se sentir accueilli et guidé. Mais comment organiser au mieux cette
intégration sans déstabiliser une équipe ou une dynamique dans un établissement ?
"J'ai la chance de travailler avec des professionnels qui ont la passion de
transmettre leur savoir-faire", confie Giuseppe Cosmai, directeur du
Mas Candille, Relais & Châteaux situé à Mougins (Alpes-Maritimes). Chaque
année, il reçoit entre quatre et six alternants. "Tous issus d'écoles
hôtelières, ils sont répartis dans différents services : en cuisine - plus
particulièrement en pâtisserie -, au service commercial - surtout pour la partie
numérique - et en hébergement", détaille-t-il. Pour lui, que l'on
soit déjà en poste ou stagiaire, "faire partie du Mas Candille, c'est
appartenir à une même famille". Et pour que la greffe prenne à l'arrivée
des jeunes alternants, Giuseppe Cosmai compte sur ses chefs de service pour
endosser le rôle de "tuteurs". "La première journée est consacrée à la
visite de l'établissement, à l'installation des jeunes et une
réunion avec les nouveaux arrivants est au programme".
Logement sur place et intéressement au chiffre d'affaires
"À son arrivée chez nous, chaque jeune reçoit un livret d'accueil dans
lequel figure un organigramme et l'histoire de l'établissement." Nicolas Decker,
propriétaire et directeur de La Cheneaudière, autre Relais & Châteaux à
Colroy-la-Roche (Bas-Rhin), part du principe qu'il faut "valoriser [les]
métiers". Pour réussir l'intégration de la douzaine de jeunes qu'il
accueille tous les deux ans en salle, cuisine, réception, chambres et spa, il les
loge sur place. À cela, s'ajoutent un intéressement au chiffre d'affaires, une
directrice de la restauration qui sert de référent et des chefs de service pour
la seconder. Ce qui crée, une fois de plus, une atmosphère familiale. "D'autant
que nous sommes dans un village en pleine nature", souligne Nicolas
Decker. Résultat : "70 % des apprentis que j'ai reçus à la
Cheneaudière ont ensuite fait un bout de chemin avec nous." Même
succès au Mas Candille : "J'aime donner leur première chance aux jeunes
qui le méritent. C'est un encouragement pour eux et un enrichissement
pour les équipes déjà en place", confirme Giuseppe Cosmai.
Publié par Anne EVEILLARD