Salaire minimum cadre autonome : quel est-il ?

Question posée sur la fiche pratique :

Comment remplir le CDI - Chef de Cuisine ?

Comment remplir le CDI - Chef de Cuisine ? Cliquez sur le mot pour atteindre le commentaire Identité des parties Période d'essai Fonctions Délégation de pouvoir Horaires de travail et jours de repos Rémunération Tenue vestimentaire Mobilité géographique Exclusivité Changement d'adresse Démission Licenciement Congés payés Règlement intérieur Convention collective Caisse de retraite, régime de prévoyance et mutuelle Identité des parties : L’identité des parties doit être indiquée de façon précise : Le nom, l'identité juridique de l'entreprise et le siège social ou nom et prénoms de l'employeur. Préciser nom et prénoms du salarié. La date et l'heure d'embauche. Période d'essai : Pour un chef de cuisine, qui a le statut cadre, cette période d’essai peut être fixée à 4 mois éventuellement renouvelable une fois pour une durée maximale de 4 mois. Désormais, l’employeur qui rompt la période d’essai est tenu de respecter un délai de prévenance qui est de : 24 heures si le temps de présence du salarié dans l’entreprise a été de 7 jours ; 48 heures pour une présence entre 8 jours et un mois ; 2 semaines pour une présence comprise entre 1 à 3 mois ; 1 mois pour une présence supérieure à 3 mois. Si c’est le salarié qui souhaite mettre fin à la période d’essai, il doit prévenir à l’avance par écrit l’employeur dans un délai de 48 heures et seulement de 24 heures si sa présence dans l’entreprise est inférieure à 8 jours. Fonctions : Le chef de cuisine est bien évidemment le supérieur hiérarchique de l’ensemble du personnel exerçant en cuisine. À ce titre, bien que cela ne soit pas obligatoire de par la Convention Collective Nationale, il peut être opportun de lui attribuer le statut cadre correspondant au niveau V ou le statut agent de maîtrise correspondant au niveau IV. Le classement du chef de cuisine dans la catégorie des employés ôterait à ce dernier toute efficacité dans le commandement de ses subordonnés (et donc de son autorité). Il aurait aussi pour conséquence de limiter considérablement ses responsabilités. En tout état de cause, ce sont les critères classant de la Convention Collective Nationale qui détermineront s’il doit être attribué un tel statut au salarié. Ces critères sont au nombre de 4 : compétence, contenu de l’activité, autonomie, responsabilités. Une définition commune du chef de cuisine est proposée dans ce contrat. Elle n’est qu’indicative et non limitative. Délégation de pouvoir : La délégation de pouvoirs a pour but d’exonérer de sa responsabilité pénale le chef d’entreprise en cas d’infractions aux règles d’hygiène et de sécurité propres à cette branche d’activité. À partir d’une délégation correcte, la responsabilité sera, en effet, reportée sur le chef de cuisine qui a été efficacement mis en demeure de l’assumer. La délégation de pouvoirs peut concerner différents domaines : - l’hygiène et la sécurité, c’est le cas le plus fréquent proposé ici, - les obligations vis-à-vis des représentants du personnel, - et de façon générale l’ensemble de la réglementation du travail. Attention ! Pour que la clause de délégation soit valable, encore faut-il que : -  le salarié qui reçoit la délégation bénéficie de la compétence technique et juridique nécessaire. Il faut tenir compte, pour cela, de la qualification professionnelle du salarié, de son ancienneté dans le métier, de sa formation. Il peut d’ailleurs être imprudent de donner une délégation à une personne qui n’a jamais suivie au préalable une formation solide en matière de sécurité et d’hygiène. - le salarié bénéficie de l’autorité nécessaire à l’exercice de sa mission. Il doit avoir le pouvoir de commander et de contraindre les salariés placés sous ses ordres. Autrement dit, le salarié doit pouvoir sanctionner ceux de ses subordonnés qui ne respectent pas les règles en cause, - le salarié en cause ait à sa disposition les moyens matériels, financiers et techniques indispensables pour bénéficier concrètement d’un transfert de pouvoirs de responsabilité. Enfin, il est opportun de rappeler que si la délégation de pouvoirs peut faire l’objet de sub-délégation (c’est-à-dire de délégation à des subordonnés du chef de cuisine lui-même), cela reste déconseillé. En tout état de cause, investir d’un pouvoir identique plusieurs délégataires est fortement déconseillé. L’efficacité de la délégation risque en effet d’en pâtir. Horaires de travail et jours de repos : Le chef de cuisine a un statut de cadre intégré, il est donc soumis à la réglementation sur la durée de travail prévue par l’avenant du n°2 du 5 février 2007 à la convention collective du 30 avril 1997. Le fait que celui-ci se voit octroyer le statut cadre ne fait en effet aucunement obstacle au respect de cette durée de travail ainsi qu’au paiement des heures supplémentaires au-delà de la durée légale de travail qui est fixée à 35 heures. Rémunération : Le salaire mensuel est bien évidemment déterminé de gré à gré entre l’employeur et le salarié sous réserve de respecter le minimum conventionnel déterminé par la Convention Collective Nationale et de du titre V de l’avenant n° 1 du 13 juillet 2004. L'avenant du 13 juillet 2004 prévoit une rémunération minimum pour les cadres dirigeants ainsi que pour les cadres autonomes sur la base du plafond de la Sécurité sociale. Pour les cadres intégrés, le taux horaire minimum est celui fixé par la grille de salaire définit par l’avenant n° 29 du 16 décembre 2021. Tenue vestimentaire : La tenue vestimentaire constitue, évidemment, une liberté individuelle et l’employeur ne peut en principe intervenir en ce domaine. Toutefois, des restrictions à ce principe de liberté sont admises si elles sont dictées par des nécessités d’ordre professionnel. Il en est, bien évidemment, question ici dans la mesure où le chef de cuisine se doit de respecter des règles d’hygiène. Il peut, par ailleurs, être en contact avec la clientèle. Dans ces circonstances, le port d’une tenue vestimentaire correcte constitue un gage de la bonne image de marque de l’entreprise. Bien évidemment, l’insertion d’une telle clause dans un contrat de travail permet à l’employeur d’être beaucoup plus exigeant à l’égard du salarié. Mobilité géographique : La clause concernant le lieu de travail ne concerne bien évidemment que les entreprises ayant plusieurs établissements. Elle permet à l’employeur de muter le salarié d’un établissement à l’autre sans qu’il soit nécessaire d’obtenir son accord. Là encore, un délai (de 48 heures à 1 mois) de prévenance sera nécessaire en fonction de l’éloignement des établissements. Mais cette clause de mobilité ne joue que pour les établissements mentionnés dans le contrat de travail. D’où l’importance de bien précisés la liste des établissements concernés. Exclusivité : La clause d’exclusivité est une clause par laquelle le salarié s’interdit l’exercice d’une activité professionnelle autre que celle pour laquelle il est engagé. L’employeur cherche ainsi à s’assurer que le salarié consacrera à sa seule entreprise la totalité de sa « force de travail ». Elle permet également de se prémunir contre les risques d’infidélité et de concurrence. Le salarié qui passe outre à l’interdiction qui lui est faite par son contrat, commet une faute qui pourra autoriser l’employeur à procéder à son licenciement. Il pourra s’agir d’un licenciement pour faute grave (Cass. Soc 27 Janvier 1982, N° 79-41.600) ou faute lourde (Cass. Soc 21 Juin 1989, N° 86-41.653). La clause d’exclusivité n’interdit pas au salarié d’apporter son aide bénévole à l’organisation d’une manifestation désintéressée dès lors que celle-ci ne porte en rien préjudice à l’employeur (Cass. Soc 15 Novembre 1984, N° 82-41.596). Changement d'adresse : Cette clause peut paraître anodine, mais il n’existe aucun texte légal, réglementaire ou conventionnel obligeant un salarié à faire part à son employeur d’un éventuel changement d’adresse. Le contrat de travail permet de pallier à cette absence des textes. Démission : L’intérêt d’une telle clause est évident : Rappeler au salarié la durée du préavis auquel il est tenu à l’occasion de sa démission et les conséquences du non respect d’une telle obligation. En vertu d’une jurisprudence constante, le salarié pourra en cas d’inobservation du préavis de démission, être condamné par le conseil de prud’hommes à payer à l’employeur des dommages et intérêts pour brusque rupture d’un montant équivalent au salaire qu’il aurait perçu à l’occasion de l’exécution de ce préavis. Il est rappelé, à cette occasion, que l’employeur ne saurait, en tout état de cause, se faire justice lui-même. Il ne peut récupérer lui-même ces dommages et intérêts sur les congés payés restant dus au salarié. C’est au Conseil de Prud’hommes de prononcer la condamnation du salarié. Licenciement : Elle concerne la durée du préavis, il convient de tenir compte de la qualification du salarié et de son ancienneté dans l’entreprise, à savoir : S'agissant d'un cadre, la durée de son préavis sera fonction de son ancienneté soit : - 1 mois pour moins de 6 mois d’ancienneté ; - 3 mois pour plus de 6 mois d’ancienneté. Congés payés : L’intérêt d’une telle clause est limité. Il est, néanmoins, utile de rappeler au salarié la source du droit à congés payés à savoir, la loi et la Convention Collective Nationale du 30 avril 1997 et ses avenants. Par ailleurs, rien n’interdit à l’employeur d’être plus favorable au salarié et de lui octroyer des jours de congés payés en sus de ceux prévus par les textes cités ci-dessus. En outre, il peut être intéressant dans cette clause, d’indiquer au salarié qu’en raison de certaines exigences de l’activité (périodes d’affluence de la clientèle, par exemple) le congé sera obligatoirement pris à telle époque de l’année ou au contraire que le salarié ne pourra pas prendre ses congés à telle autre période. Règlement intérieur : À préciser uniquement s’il existe. Le règlement intérieur est obligatoire dans les entreprises occupant au moins 20 salariés. Convention collective : Indiquer les références aux éventuels textes conventionnels et accords d’entreprise. Par exemple CCN du 30 avril 1997 et ses avenants. Caisse de retraite, régime de prévoyance et mutuelle frais de santé : Préciser le nom et l’adresse de l’organisme. Les entreprises du secteur des CHR peuvent librement choisir leur assureur car elles ne sont plus obligées d'adhérer aux organismes historiques de prévoyance et mutuelle frais de santé de la branche (Malakoff-Humanis et Klésia). En revanche, elles ne pourront pas faire bénéficier leurs salariés du fonds d'action sociale mis en place par ces organismes. Autres fiches pratiques sur les contrats à durée indéterminée Modèle de CDI Chef de cuisine Modèle de CDI Cuisinier Comment remplir le CDI - Cuisinier ? Modèle de CDI Commis de cuisine Comment remplir le CDI - Commis de cuisine ? Modèle de CDI Directeur de restaurant Comment remplir le CDI - Directeur de restaurant ? Modèle de CDI Maître d'hôtel Comment remplir le CDI Maître d'hôtel ? Modèle de CDI Serveur Comment remplir le CDI Serveur ? Mise à jour : avril 2023 Juridique - démission - horaires - licenciement - mobilité - retraite | mardi 26 octobre 2010
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Stéphane

mardi 1 février 2011

Bonjour,

Pourriez-vous me communiquer le salaire minimum pour un cadre autonome sur la base d'un forfait jour de 217j/an.

La fonction de ce cadre serait adjoint de direction d'un restaurant.

D'avance merci

Stéphane

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Pascale CARBILLET

mardi 2 septembre 2014

Effectivement si vous avez le statut de cadre autonome vous devez être payé au moins au plafond mensuel de la sécurité social qui est fixé à 3129 € pour l'année 2014.
Je vous précise que désormais, vous ne pouvez réclamer des arriérés de salaires uniquement sur les trois années précédentes.
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FANNY

samedi 6 septembre 2014

Bonjour

je ne sais pas si cela à un lien avec tout ça mais je suis au forfait jour (217j/an) et il est vrai (pour rebondir sur les accords entreprise) que sur mon contrat de travail le montant brut de mon salaire est bien noté et comme j'ai signé le contrat, peut être qu'ils se "planquent" derrière cette signature, non ??
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Pascale CARBILLET

lundi 8 septembre 2014

Votre contrat de travail ne peut prévoir des dispositions inférieures à une convention collective et ni au code du travail.
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Nathan

jeudi 26 juillet 2018

Bonjour,

Est-ce qu'on parle bien de salaire brut de base, ce qui n'inclut pas les éventuels avantages en nature tels que logement/nouriture ni indemnités nourriture si pas nourri sur site ?

En vous remerciant par avance.
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Pascale CARBILLET

jeudi 16 août 2018

Pour les cadres autonomes, l'avenant n° du 13 juillet 2004 à la convention collective des CHR du 30 avril 1997, mentionne "la rémunération moyenne mensuelle sur l'année du cadre autonome ne peut être inférieure au plafond mensuel de la sécurité sociale" qui est fixée à 3311 € pour l'année 2018.
Il s'agit donc d'une rémunération moyenne mensuelle qui s'apprécie sur l'année et non pas chaque mois. L'accord est muet sur l'intégration ou non des avantages en nature, alors que dans la grille de salaire fixant les taux horaires applicables selon la qualification des salariés, il est précisé qu'il s'agit de taux horaire brut hors avantage en nature.
On peut penser pour les cadres autonomes faute de précision que la rémunération intègre les avantages en nature, dans la mesure où les avantages en nature font partie de la rémunération. Mais je ne peux vous apporter de réponse fiable sur le sujet. C'est un élément qu'il convient de négocier au préalable lors de la signature du contrat de travail.
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Nathan

vendredi 17 août 2018

Chère Madame Carbillet,

Très bien, je vous remercie pour votre réponse et pour toutes ces précisions.
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agnes GASSELIN

dimanche 7 octobre 2018

Bonjour,
Pour un salaire mensuel net de 2300 euros, est on consideré comme cadre?
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agnes

dimanche 7 octobre 2018

Bonjour,
Pour un salaire mensuel net de 2300 euros, est on consideré comme cadre?
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Pascale CARBILLET

lundi 8 octobre 2018

La rémunération est un des éléments constitutif du statut cadre, mais ne suffit pas à donner ce statut à un salarié.
Il faut s'assurer que la rémunération et le statut du salarié sont bien en adéquation avec la classification du salarié, déterminée selon les 4 critères cumulatifs classant définis par la convention collective HCR du 30 avril 1997 :
- la compétence du salarié qui s'apprécie au regard de son expérience ou de sa formation ;
- le contenu de l'activité qui caractérise la nature et le degré de difficulté des tâches confiées au salarié ;
- l'autonomie qui caractérise le degré de liberté dont dispose le salarié dans la réalisation de son travail ;
- la responsabilité qui s'apprécie au regard de la situation hiérarchique du salarié dans l'entreprise.

Exemple : une salariée embauchée en qualité de serveuse, se voit par la suite confier plus de responsabilité et est chargé notamment de la gestion du personnel de salle. Elle bénéficie à cette occasion d’une augmentation de salaire conséquente, mais pas du statut cadre qu’elle ira demander devant le conseil des prud’hommes. Le Conseil de prud’hommes a refusé de lui reconnaître le statut de cadre au motif que, quand bien même elle s'était vu confier certaines responsabilités d'encadrement, la salariée ne remplissait pas les autres critères de classification du statut cadre, notamment en raison de l’absence de diplôme et du manque d’autonomie réelle de sa fonction.
Attention, l’employeur qui refuse de reconnaître le statut de cadre à un salarié qui exerce de facto des fonctions de cadre manque à ses obligations. Ce manquement peut justifier la prise d'acte de la rupture aux torts de l'employeur (Cass. Ch. soc. 6 janvier 2010. N° 08-43683) et entraîner de lourdes condamnations financières.

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