Si le tourisme loisirs a permis à l’hôtellerie de reprendre des couleurs après la pandémie, le voyage d’affaires a mis plus de temps à se remettre. En 2023 toutefois, le secteur a enregistré une reprise solide, portée par l’augmentation des prix et les nouvelles tendances liées à l’après-Covid.
• Une reprise des séjours affaires
Jusqu’à cette année, les dépenses pour les séjours affaires, les séminaires et les réunions étaient toujours en retrait de 23 % par rapport à la période pré-Covid. En 2023 cependant, “le groupe Accor voit une sérieuse reprise sur toute la partie corporate, même si cette elle est plus portée par les prix que par l’occupation. Nous n’avions pas imaginé que les prix décolleraient aussi haut et que les gens auraient autant envie de voyager”, confie Saskia Gentil, vice-présidente senior des ventes Europe et Afrique du Nord du groupe Accor.
Lors de l’enquête The Business of Travel 2023 réalisée par le groupe hôtelier, 57 % des personnes interrogées déclarent prévoir une augmentation de leur budget voyage en 2024 par rapport à 2023. Toutefois, les clients affaires ont de nouvelles attentes en matière d’ambiance : “Depuis la généralisation du télétravail, les entreprises qui réunissent leurs équipes pour deux ou trois jours viennent chercher quelque chose de différent, un rendez-vous où quelque chose de fort doit se produire. On le crée par l’environnement de l’hôtel, les animations qui s’y déroulent, nous retravaillons notre offre F&B dans le milieu de gamme et l’économique pour proposer une expérience culinaire différente et marquante…”
• Voyager utile sous le signe de l’écoresponsabilité
Cependant, les entreprises sont devenues très attentives au bilan carbone des voyages de leurs collaborateurs, qu’il s’agisse du transport, de la fréquence et de la durée du séjour : “Le développement durable est en train de transformer le voyage d’affaires. C’est la grosse tendance, et nous mettons beaucoup de choses en place et procédons à de nombreux investissements pour y répondre”, reconnaît Saskia Gentil.
Et d’ajouter : “Nous devons nous réinventer, notamment dans l’évènementiel puisque les organisateurs doivent désormais calculer l’émission carbone des événements qu’ils mettent en œuvre. Nos hôteliers doivent avoir tous les outils pour mesurer cet impact.” Une démarche qui va dans le sens de l’objectif du groupe Accor de réduire de moitié ses émissions carbone d’ici à 2030, pour parvenir à zéro en 2050 (en émissions absolues).
De plus, les entreprises sont plus regardantes sur le retour sur investissement des voyages de leurs collaborateurs : c’est l’art du voyage utile (ou Purpose Travel). En raison de l’inflation, elles n’hésitent pas à descendre de catégorie d’hôtel, à se rendre dans des destinations secondaires ou à voyager en basse saison pour préserver leurs budgets.
• La croissance du bleisure
Cette pratique, qui consiste à mêler travail et loisirs dans le même séjour, devient courante surtout chez les plus jeunes. À tel point que le groupe Accor met actuellement en place une solution de double facturation pour les entreprises pour séparer les dépenses effectuées la semaine et le week-end. “Nous repensons la façon d’ouvrir nos hôtels pour accueillir des séminaires la semaine et des familles le week-end”, explique la vice-présidente ventes.
Publié par Roselyne DOUILLET