Après un hiver exceptionnel l’année dernière, les stations de ski ont marqué le pas cette année. Les chiffres ont été dévoilés par l’Insee et l’Observatoire Savoie-Mont-Blanc, et confortés lors de Ski Debrief, qui réunit en fin de saison à Val d’Isère (Savoie), les décideurs de la montagne pour tirer les enseignements de l’hiver. Pour la partie hébergement, le taux d’occupation s’établit à 71 %, en recul de 1,6 point par rapport à 2018. Les hôtels progressent de 4 points, à l’inverse des résidences de tourisme, clubs et villages vacances (- 2 points).
La demande a été forte pour le début de saison, les vacances de Noël affichant une hausse de 3 points. A contrario, la fin de saison n’a pas suscité l’intérêt des vacanciers. “Il faut que l’on travaille sur les ailes de saison. Les vacances de Noël, en forte demande, dépendent beaucoup de la neige. On ne retrouve pas ce même engouement en fin de saison. Il faut habituer la clientèle à venir skier à ce moment-là”, explique Laurent Reynaud, directeur général des Domaines Skiables de France. “L’hiver a été convenable avec un début de saison en dents de scie selon l’altitude des massifs.” Les skieurs sont plus sûrs de trouver la neige en altitude. Aussi, selon Atout France, si pour les stations de haute et moyenne altitude, les taux d’occupation sont en recul de 1 point par rapport à l’an dernier, il est de 2 points pour les stations de basse altitude.
L’Autriche a devancé la France
Même tendance côté restauration, en recul de 3 points en raison de l’extrême volatilité des réservations, prises au dernier moment en fonction de la météo. Didier Chenet président du groupement GNI-Synhorcat, précise que les clients ne se sont pas précipités dans les restaurants du fait des températures douces. Ils ont préféré les restaurants de piste, voire le sandwich. “Dans les années à venir, la montagne a de gros défis à relever”, confie-t-il. La France a perdu sa place de leader mondial du ski, devancée par l’Autriche. L’amélioration et la rénovation des remontées mécaniques est un enjeu majeur. “Un quart du chiffre d’affaires a été réinvesti en 2018 [400 M€, NDLR]. Nous devons renouveler l’offre pour faire face à la concurrence”, explique Laurent Reynaud. Des pistes sont évoquées : l’environnement comme source d’attractivité, une montagne zéro impact, etc. “Il n’est plus temps de se limiter aux constats, insiste Gérard Mattis, président montagne de l’Union sport et cycle, nous devons créer une nouvelle dynamique pour l’économie de la montagne et relever le défi de l’excellence.”
Publié par Fleur Tari