"Un jour, j'écrirais un livre", plaisante Sylvain Posso, directeur hôtelier de la Compagnie du Ponant qui ne croit pas si bien dire. En effet, cet ancien de l'école hôtelière de Dinard (35) travaille depuis presque vingt ans pour cet armateur et en est, à ce titre, la mémoire. Ainsi, le Breton aura connu trois actionnaires : Jean-Emmanuel Sauvee et Philippe Videau, deux anciens d'Hydro Nantes qui fondent la compagnie en 1988, puis en 2004 la CMA-CGM, et enfin, depuis l'année dernière, le fonds européen d'investissements Bridgepoint.
Sylvain Posso aura aussi connu l'époque nantaise avant que le siège ne rejoigne la cité phocéenne ainsi que le départ récent de deux navires mythiques de la compagnie : le Diamant et le Levant. Le souvenir le plus marquant du deuxième plus ancien cadre de l'entreprise marseillaise restera sans nul doute la prise d'otage du Ponant en avril 2008. "Ce fut un expérience très forte que je ne souhaite pas revivre. Nous sommes aujourd'hui encore plus proches des familles de nos navigants et je dois avouer qu'à titre personnel, il fut assez marquant de rencontrer le chef de l'État trois fois de suite en une semaine", se souvient Sylvain Posso.
Le Soléal au large de Venise le 1er juillet prochain
La Compagnie du Ponant inaugurera sa nouvelle unité en juillet prochain au départ de Venise. Le Soléal, construit dans le même moule que ses frères jumeaux que sont l'Austral et le Boréal, pourra accueillir à son bord 260 personnes servis par 144 membres d'équipages dont 2/3 d'hôteliers. L'armateur français s'est fait une réputation mondiale grâce à ses croisières à taille humaine, et défend un art de vivre à la française, bien loin des casinos embarqués de la croisière de masse.
Pour mener à bien ses objectifs, la Compagnie du Ponant emploie 600 personnes dont une centaine au siège. Quant aux 500 navigants ventilés sur trois yachts (à partir de juillet) et un voilier, 320 pratiquent les métiers de l'hôtellerie et de la restauration. Parmi eux, 40 % sont Français. "Pour le lancement du Soléal, nous avons engagé en février dernier un programme de recrutement d'une centaine d'hôteliers. Le programme à J-40 est presque bouclé même si trois postes restent à pourvoir : celui d'un assistant maître d'hôtel, d'un second de cuisine et d'un intendant [purser, NDLR]", explique le quadragénaire.
La Compagnie du Ponant recherche des collaborateurs bilingues voire trilingues et ne cache pas ses exigences en particulier pour la cuisine : "Nous apprécions les profils de type gastronomique avec une expérience de banqueting. À bord, on travaille dix heures par jour et 7 jours sur 7, mais nous encourageons nos collaborateurs à profiter des escales. Les salaires sont nets - nourri, logé, blanchi -, mais sans cotisations sociales. Un serveur ou un barman gagne en moyenne 2 000 € mensuels, un chef de cuisine entre 4 000 et 5 000€, et un Hotel manager autour de 6 000 €." L'arrivée probable d'un cinquième yacht dans les mois à venir devrait entretenir l'attention des hôteliers candidats à une expatriation maritime de haute qualité.
Publié par François Pont