"On ne peut pas parler exactement d'overdose, mais il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte que l'embarras risque à court terme de supplanter le choix…", déclare Yves Adol, patron de La Courtine et président du Cercle hôtelier de Cognac. Il relève avec inquiétude une multiplication de nouvelles enseignes de restaurant. Pour une ville de 13 000 habitants, il comptabilise presque une quarantaine d'établissements à la liste desquels on peu rajouter un nombre conséquent de pizzas, McDonald's et autres kebabs.
Cerise sur le gâteau, le réputé Coq d'Or, adresse historique de la grande brasserie cognaçaise, va rallumer ses lanternes après plus d'un an d'obscurité. Ce qui va amplifier le phénomène, après l'ouverture sur la seule année 2012, de L'Atelier des Quais, du Chais ou de la Scala et l'annonce de la création d'une nouvelle enclave gastronomique montée par les époux Yenk, (anciens du Parvis à Saintes).
La qualité pour faire la différence
"Il n'est pas question de critiquer les talents de chacun, souligne le président du Cercle. Là n'est pas la question, ce sont tous de grands professionnels, qui ouvrent des tables très fréquentables, avec une approche culinaire de grande qualité. Mais dans notre Cognac, qui profite surtout du tourisme en période estivale, on peut se demander s'il y aura de quoi faire vivre tout le monde…"
Yves Adol rappelle d'autre part le contexte économique difficile, et dévoile que certains autres projets - comme une grande brasserie de 120 couverts sur la place centrale François 1er -, ont dû être reportés ou abandonnés. Une opinion qui se veut cependant plus nuancée du côté de certains restaurateurs, qui remettent en cause la diversité plus que l'offre, et soulignent que la qualité paie toujours.
"C'est le cas de La Ribaudière, seul étoilé au Michelin du département", estime Serge Ferron, patron de l'Essielle à Bassac, à quelques kilomètres de Cognac. "En tirant vers le haut, on trouve toujours sa clientèle, et si on peut évoquer une overdose de table, celles de haut niveau n'en souffriront pas…" Ce qui sera certainement le cas de Pascal Yenk, qui annonce "une salle chic et moderne, de 40 places, des menus raffinés mais abordables". Inauguration en septembre, quelques semaines après la relance du Coq d'Or.
Publié par Jean-Pierre GOURVEST