A l'origine du projet, la réussite d'un restaurant ouvert il y a un peu plus de huit ans par Stéphane Chevallier : Chez Fano, en centre-ville. Aux côtés de ce patron réputé pour être accueillant, boutentrain et très exigeant sur les produits, deux associés depuis : Teddy Missbah et François Degond. Chez Fano mise sur le frais. Pas de pâtes ou de riz, mais des légumes de saison et des pommes de terre travaillées chaque jour différemment. Les circuits courts et les spécialités normandes recouvrent ainsi la quasi-totalité des menus et carte. Quant aux vins, ils sont issus de coups de coeur trouvés avec la complicité d'un caviste local, ancien sommelier du Ritz. Une offre boostée par la vente des bouteilles à la carafe, en 12, 25 et 50 cl. A midi, les repas d'affaires dominent. Jusqu'à 30 représentants, parfois, d'une même société ou institution locales. Et un fil conducteur bien identifié : «Les clients ont vraiment aujourd'hui besoin d'être rassurés, non seulement lorsqu'il s'agit des produits servis, mais dans l'accueil. Si ils nous disent qu'ils que trente minutes pour manger, nous devons nous y tenir. Notre mot clé : être rassurants. Bonnes sauces, bons produits, bonne humeur ambiante… Les retours sont très liés à la qualité de l'accueil » constatent nos dirigeants qui se sont retrouvés à devoir refuser du monde, faute de places… Jusqu'à 30 ou 50 couverts jours au coeur de l'été, par manque de terrasse… Que faire ? S'agrandir ? Aller ailleurs ? Le choix s'est tourné vers une maison bourgeoise, située à quelques pas, sur le même trottoir que Chez Fano et toujours face à la Préfecture « Nous sommes tombés amoureux de cet endroit. C'était plein de charme et il y avait ce jardin, clos de murs, derrière la maison, avec, dans le fond, une petite construction qui ouvrait un tas de possibilités : bar, grill, plancha, barbecue.... Pour nos clients, c'était une solution de facilité, car les lieux sont deux minutes l'un de l'autre. » Pas question d'abimer l'âme de la bâtisse, composée de plusieurs petites pièces. « Nous sommes dans une ville de Préfecture. Tous les gens se connaissent. Pouvoir proposer à nos clients des lieux séparés, distincts, où ils allaient pouvoir déjeuner tranquillement nous a paru extrêmement important. » L'aspect terrasse a également joué. « L'été, plus de 60% du chiffre d'affaires est réalisé avec la clientèle britannique. Ce nouvel espace avait tout pour les séduire. Et puis, dans notre idée encore, la possibilité de proposer dans nos prestations la privatisation de la terrasse ou de l'ensemble de la maison ». Cette annexe, baptisée 64 (le numéro de la rue) by Fano a été achetée en juillet 2014. Et son démarrage a fait mouche. Il est important de le noter, la CCI d'Alençon a suivi et accompagné le projet. L'esprit d'entreprendre, les possibilités d'extension, d'évolution, tout en conservant ce qui fonctionne mérite effectivement un soutien adapté. Chez Fano et son annexe en sont de parfaits exemples.
Publié par Sylvie SOUBES