Romée de Goriainoff, Olivier Bon et Pierre-Charles Cros, se connaissent depuis leur enfance
passée à Montpellier. L'envie de se lancer ensemble dans l'entrepreneuriat leur
est venue lors de leurs études - commerce, économie et design - à Paris. Ils y
découvrent l'univers de la nuit mais trouvent les ambiances décalées par
rapport à leurs attentes. Une impression qui se confirme lors de leurs nombreux
voyages au Canada et à New York. De retour à Paris, les
trois amis, réunis sous le nom d'Experimental group, décident alors
d'ouvrir
un établissement.
En 2006, on leur propose un fonds
de 45 m2 rue Saint-Sauveur (IIe). Avec un apport de 27 000 €
chacun, ils le rachètent et le rénovent : décor années 1930 et cocktails
innovants. "Dès
l'ouverture, l'Exsperimental Cocktail
Club a connu
un succès phénoménal. Nous avions eu le soutien de grands designers américains,
qui avaient accepté de nous aider juste pour avoir une vitrine sur Paris", explique Olivier Bon. En un an, l'Expérimental
passe de 100 000 € à 700 000 € de chiffre d'affaires.
Aujourd'hui, il atteint 900 000 € par an.
L'évolution dans la restauration
Le trio a de l'ambition.
En 2011, ils s'associent à une famille bordelaise et ouvrent la Compagnie des
vins surnaturels. "Nous
leur offrions le décor, le design et la gestion, et eux, la connaissance des
vins." Dans
la foulée, ils ouvrent trois autres clubs, et travaillent avec la designer Dorothée Melichzon.
Ils se lancent dans le même temps
dans la restauration avec une seule idée : "donner le meilleur produit et offrir un
service parfait".
En 2012, ils ouvrent le Beef Club et le Ballroom à Paris, en même temps que l'Expérimental
Club à New York. En 2013, la Compagnie des Vins Surnaturels et la Compagnie
Delicatessen s'implantent
à Londres, et
le trio ouvre l'Experimental Beach à Ibiza. À Paris, c'est le lancement du Fish
Club, qui propose une carte d'inspiration péruvienne (ceviche et cocktails à
base de pisco).
La tentation de l'hôtellerie
En 2015, les trois amis décident
de se lancer dans l'hôtellerie. "En
étudiant le marché, nous avons constaté que les boutique-hôtels accordaient
beaucoup d'attention au décor et peu au client. Nous avons donc décidé de
remettre le client au coeur de l'hôtel en multipliant les petites attentions." Le Grand Pigalle Hôtel ouvre en 2015, cette
fois avec le concours des banques, pour un investissement de 7 M€. Le trio
y teste ses idées.
"Nous proposions une nouvelle expérience comme ce cocktail à réaliser dans
la chambre ou la présence de clés à l'ancienne." De plus en plus sollicité, l'Expérimental
Group prend la gestion les restaurants de l'hôtel Bachaumont (Paris) et le
Mathis Bar pour H8 Collection, et ouvre un second bar à cocktails à Londres, le
Joyeux Bordel.
Aujourd'hui, le trio investit
massivement dans l'hôtellerie. "Nous
sommes passés à la vitesse supérieure. Notre dernier investissement à Paris,
sur les Grands Boulevards, nous a coûte 9 M€. Comme c'est une
réhabilitation, nous créons de la valeur en créant le fonds de commerce."
À Londres, l'Experimental Group
ouvrira en fin d'année Henrietta, un hôtel de 18 chambres, puis, en 2017 un
Member's club avec deux bars, un restaurant et un appartement. Un seul regret,
celui d'avaoir dû fermer l'Experimental Cocktail Club de New York. "Un gouffre financier, mais les
success story ont des hauts et des bas", reconnaît Olivier Bon. Aujourd'hui,
les amis montpelliérains pèsent plus de 45 M€, ce qui ne les empêche
pas de rester fidèles à leurs principes, l'originalité et l'innovation.
Publié par Catherine AVIGNON