"Nous avons été très agréablement surpris de la vitesse à laquelle nous avons pu vendre notre restaurant", s'enthousiasme d'emblée Sandrine Bourgeois-Faucon, ex-propriétaire de l'Auberge du château, à Bully (Rhône), le restaurant qu'elle a créé avec son mari en 2005. C'était leur première entreprise, qu'ils ont créée de toute pièce. Mais, après l'avoir développé, positionné sur le terrain gastronomique et décroché une étoile au guide Michelin (2012), puis deux toques au Gault&Millau, le couple sentait que c'était le moment de lâcher prise et de poursuivre sa carrière professionnelle ailleurs. Le fonds de commerce de 430 m2, dont 150 accessibles à la clientèle, est installé dans un bâtiment propriété de la mairie de ce village d'environ 2 000 habitants. "Nous avons toujours veillé à maintenir le restaurant aux normes de sorte que l'affaire pouvait être reprise sans aucun travaux", précise l'ex-chef d'entreprise.
Un aspect qui a séduit les repreneurs. "La possibilité d'exploiter le fonds immédiatement sans aucun travaux de mises aux normes, ni de rénovation ou d'aménagement, faisait partie de nos critères de sélection", confie Denis Gorce, ex-maître d'hôtel dans un restaurant de Lyon. Autre aspect séduisant : la taille modeste de l'affaire qui offre une trentaine de couverts, avec cependant la possibilité d'exploiter la terrasse, qui peut en accueillir une quinzaine, et une salle de réception à l'étage réservée aux séminaires et soirées privées. Enfin, la proximité de Lyon, correspondait au périmètre géographique qu'il avait délimité avec son frère Franck, auparavant chef de cuisine dans un restaurant de Grenoble spécialisé dans le poisson.
Visite en janvier, compromis en mars
En janvier 2015, le couple Bourgeois-Faucon, entre en contact l'agence Michel Simond de Lyon sur les recommandations d'une cliente. "Tout s'est alors fait très vite. En janvier, notre affaire était listée dans leur base de données, en moins d'un mois nous avions notre première visite. C'étaient les frères Gorce. Ils ont eu un coup de coeur, ce qui était important pour nous car nous souhaitions vendre à des repreneurs qui envisageaient de garder le même style. En mars, le compromis était signé", se souvient Sandrine Bourgeois-Faucon. Ce coup de coeur n'a pas empêché les frères Gorce de garder la tête froide et de négocier le prix à la baisse en se basant sur une diminution du chiffre d'affaires constatée au cours des deux dernières années. "C'est vrai que le chiffre d'affaires de la dernière année s'élevait à 224 000 € avec un apprenti et un plongeur, alors que nous avons employé jusqu'à cinq salariés pour un chiffre d'affaires de plus de 350 000 € au cours des années précédentes", admet l'ancienne propriétaire. Affiché à 220 000 €, l'affaire s'est finalement vendue 180 000 €, commission d'agence incluse.
"C'était nécessaire. Sinon, nous n'aurions pas obtenu l'aval de la banque", explique Denis Gorce. Il faut dire que sur quatre banques rencontrées, une seule a soutenu leur dossier. "Notamment parce qu'elle connaissait le restaurant, sa réputation et son emplacement", précise Isabelle Petitjean, la négociatrice Michel Simond qui a préparé leur dossier de demande crédit et joué le rôle de courtier. Côté juridique, les frères Gorce ont opté, sur les conseils de la négociatrice, pour la création d'une SAS afin de rester couverts par la Sécurité sociale et d'éviter le coût de l'affiliation au RSI. Un nouveau bail commercial a également été conclu avec la mairie, avec un loyer légèrement à la hausse. Après la signature définitive de l'acte de vente le 15 juin, l'Auberge du château désormais exploitée par les frères Gorce a ouvert ses portes le 2 juillet.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON