Le constat
Une baisse des boissons, avec et sans alcool. Les
cidres (-7,9%) sont les plus pénalisés, suivis par les boissons sans alcool
(-5,2%) et les spiritueux (-3,7%). Les bières (-0,9%) résistent mieux, avec un
effet « Euro » et tirées par la croissance de l'offre locale et/ou
artisanale et des bières de spécialité.
A l'intérieur des spiritueux, dont le repli est plus fort
hors-domicile qu'en grande distribution, les whiskys, les vodkas et les anisés
enregistrent la majorité des pertes. Les grandes tendances que l'on observe
déjà depuis quelques années sur les spiritueux se poursuivent néanmoins avec une montée
en puissance des rhums, qui sont désormais la 2e catégorie la plus vendue
derrière les whiskys et détrônent ainsi la vodka. Les gins et les amers ont
également le vent en poupe. Des tendances sur lesquels les établissements
devront surfer en 2017 pour séduire les consommateurs qui de plus en plus
recherchent une expérience, du sens (santé, naturalité, localité…) dans leur
mode de consommation.
Principales raisons
Une baisse de fréquentation.
Les Français tendent à réduire leurs sorties, surtout pour des raisons
économiques, et les attentats ont largement impacté l'afflux des touristes en
Ile-de-France et sur la Côte d'Azur, deux régions importantes pour le C.H.R. Un
contexte défavorable aggravé par la météo pluvieuse sur le premier semestre,
avec des inondations exceptionnelles au printemps à Paris et dans plusieurs
autres villes de l'hexagone.
Une baisse du nombre d'établissements. L'univers C.H.R continue de se
réduire en 2016 avec une diminution du nombre total d'établissements, impactant
les ventes de boissons dans la plupart des circuits. Les restaurants et les
hôtels sont les établissements où le recul des volumes est le plus fort (-8% et
-3% respectivement). Seuls les bars de nuit sont en développement : +15%
d'établissements supplémentaires cette année.
Décryptage
Mathieu
André-Fébrero, directeur du département Nielsen On Trade : « Les soft-drinks sont en
difficulté et les restaurants sont les premiers établissements responsables de
ce recul : ils représentent 75% des pertes ! Le C.H.R traditionnel
fait face à la concurrence de nouveaux concepts de restauration hors-domicile
proposés par les food trucks, les enseignes spécialisées ou même la grande
distribution alimentaire – et les boissons non alcoolisées sont les plus
touchées par l'émergence de ces nouvelles offres. » Seule tendance
positive toutefois : « le retour des
alcools anciens et des goûts authentiques va être un relais de croissance pour
les marques, et ainsi globalement pour le C.H.R en valorisant l'offre
cocktail ».
Publié par Sylvie SOUBES