À Digne-les-Bains, le Tonic Hôtel, fraîchement racheté par la Compagnie française d’Hôtellerie, va faire peau neuve. Pour sa réouverture en juillet prochain, l’établissement repense sa décoration, et distribue un millier d’objets et de pièces de mobilier à des associations locales. “C’est la huitième fois que le groupe donne du mobilier à des associations ou des particuliers, confie Florian Hugonet, coordinateur des opérations de RSE. Donner c’est recevoir, disait l’Abbé Pierre. Ce sont de très bons moments pour les équipes. Cela apporte beaucoup de satisfaction, mais cela nécessite une grande organisation.” Il faut d’abord répertorier et photographier tous les objets et meubles, créer une page web (“cela prend deux ou trois heures quand on s’y connaît en informatique”), informer le public et la presse, puis traiter toutes les demandes. “Nous avons déjà reçu 1 000 e-mails en une matinée avec des dons aux particuliers. La gestion avec des associations est plus simple. Il faut répondre à tous, et tout noter dans un tableau Excel”, poursuit-il. Les associations viennent à des dates prédéterminées et transportent elles-mêmes le mobilier. En revanche, lors des dons aux particuliers, ce sont les équipes de l’hôtel qui sont chargées de la manutention. “Il faut compter deux personnes à temps plein pour une semaine de travail, et si besoin, une dizaine d’employés pour tout descendre en une journée”, précise Florian Hugonet.
Des dons en nature
L’association Les Hôtels solidaires, présente à Paris et Rennes, simplifie grandement ce genre de démarche, et va même au-delà. Elle vient récupérer les viennoiseries du jour et les produits d’accueil entamés, le linge de lit usagé qui est ensuite upcyclé dans un atelier de couture, ou encore du mobilier. Les dons sont ensuite redistribués à des associations qui s’occupent de personnes en situation de précarité (centres d’hébergement d’urgence, foyers, étudiants en difficulté…). Pour Delphine Prigent, gérante du groupe hôtelier familial Nos Maisons parisiennes, Les Hôtels solidaires s’avèrent une solution “simple et efficace”. Il suffit aux établissements d’adhérer à l’association (10 € par chambre défiscalisés à hauteur de 60 %), de fixer le rythme des collectes, et de contacter Les Hôtels solidaires pour des besoins ponctuels. L’association s’occupe du reste. “Nous avons trois hôtels de 25-30 chambres. Dans de petites structures comme les nôtres, on ne peut pas dédier une personne à de telles actions, raconte l’hôtelière. J’ai fait plusieurs tentatives avec d’autres associations, lors de changements de vaisselle par exemple, mais il faut se rendre sur place, et cela prend trop de temps.”
Reverser le montant d’une nuitée
Autre piste : faire appel à Solikend. Cette plateforme permet de réserver des chambres en basse saison : le montant de la nuitée est reversé auprès d’une trentaine d’associations. Un dispositif gratuit pour les hôteliers, et déductible fiscalement.
Publié par Violaine BRISSART