Certains salariés attendaient avec impatience leur feuille de paie du mois de décembre, celle-ci étant souvent synonyme d’une rémunération plus conséquente avec le versement d’un 13e mois ou de primes récompensant leur travail ou leur bonne gestion.
Pourtant, pour près de trois millions de salariés, la fiche de paie du mois de décembre a eu une saveur douce-amère. Il s’agit de personnes travaillant dans des entreprises pratiquant le décalage de la paie au mois suivant, et qui ont donc bénéficié en avant-première du prélèvement à la source. En effet, un revenu doit être déclaré et soumis à l’impôt au titre de l’année de son versement. Ainsi, si la paie de décembre 2018 a été effectuée le 5 janvier 2019, celle-ci est imposable en 2019 et donne donc lieu au prélèvement à la source. Un prélèvement dont le montant a été amplifié par les avantages de fin d’année...
Quant aux entreprises, elles se trouvent obligées, bien malgré elles, de jouer le rôle de collecteur d’impôt de leurs salariés. Si elles doivent appliquer le taux communiqué par l’administration fiscale ou le taux neutre pour les nouveaux embauchés, elles se retrouvent en première ligne face aux mécontentements ou réclamations de salariés qui n’ont pas d’autre choix que de s’adresser au fisc. Outre, la détérioration du climat social, cette réforme entraine un choc de complexité et des coûts de gestion supplémentaires pour les entreprises.
Edito #PrélévementÀLaSource#
Publié par Pascale CARBILLET