En Italie, dans l’hôtellerie et la restauration, “les opportunités pour les Français ayant envie de tenter leur chance sont nombreuses”, estime le Français Jildaz Mahé, directeur du Carré français. Installé au cœur de Rome, son restaurant, créé en 2015, s’apparente à un concept store dédié à la nourriture française. On y retrouve une cave à vin, une boucherie, une boulangerie, et une crêperie. “Le chiffre d’affaires des exportations alimentaires italiennes en France se situe entre 8 et 10 milliards d’euros, alors que les exportations alimentaires françaises en Italie ne s’élèvent qu’à 100 millions d’euros”, souligne le restaurateur d’origine bretonne, laissant entrevoir un potentiel phénoménal.
Se faire accompagner
Jildaz Mahé imagine son concept en 2014. Arrivé en Italie, il se tourne vers un cabinet de consultants, spécialisé dans le lancement de restaurants. Des consultants en urbanisme, en licences d’exploitation et des avocats spécialisés l’accompagnent. “Le forfait s’élève à 15 000 €, mais vous avez tout le monde autour de la table et chacun gère ses missions” constate-t-il. Les étapes s’enchaînent. “J’ai signé un bail en février, les travaux ont débuté mi-avril, et j’ai ouvert en septembre. Bien entendu, j’étais impliqué dix heures par jour pour la coordination”, se souvient-il.
À 600 kilomètres de là, pas de difficulté particulière non plus pour Nicolas Nadeau et son associé Jacques Dongradi, tous deux Français, qui ont ouvert en juin 2020, RSVP, une cave à vins et champagnes ‘à la française’ dans le centre-ville de Milan. Un an et demi plus tard, ils “trouvent le concept juste” et ouvrent un bar à champagnes et vins La vinothèque RSVP. Le lieu propose des apéritifs et des dégustations de vins, accompagnés de charcuterie et de fromage 100 % français. “Le processus pour créer une société en Italie ressemble à ce qui se passe en France”, estime Nicolas Nadeau, qui a bénéficié du réseau de son associé expatrié depuis plusieurs années. “En Italie, on peut tout faire”, assure pour sa part Jildaz Mahé, l’essentiel d’avoir “les idées claires et de se faire aider”.
Les Italiens curieux de la gastronomie française
Pour séduire les Italiens, qui n’ont pas à rougir de leur gastronomie, les expatriés ont misé sur des produits français de qualité. “Régulièrement, je retourne en France à la rencontre des producteurs de vins locaux, avec un objectif en tête : trouver des pépites abordables”, souligne Nicolas Nadeau, qui s’appuie sur une expérience professionnelle internationale de quinze ans dans le domaine.
Peu de Français quittent leur terre natale pour ouvrir leur affaire au pays de Léonard de Vinci. Pourtant, pour Nicolas Nadeau, il y a encore beaucoup à faire entre ces pays “cousins” aux traditions communes. “Les Italiens, même s’ils ont une importante gastronomie, ne voient pas les produits français comme une menace” mais plutôt comme des “découvertes complémentaires”.
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Publié par Chiara De Martino, Aletheia Press