Malgré une pression inflationniste et un climat international toujours tendu, 73 % des Français ont exprimé leur volonté de partir en vacances, selon une enquête menée par Atout France, ADN Tourisme et onze comités régionaux du tourisme de métropole. “Le tourisme français se porte bien. La France attire et continue d’attirer les Français mais aussi les étrangers, et il faut s’en réjouir après les années si difficiles pour les acteurs du tourisme avec le Covid”, a indiqué Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée du Tourisme, en préambule d’une conférence de presse du 21 juin, tenue avec Caroline Leboucher, directrice générale d’Atout France, et François de Canson, président d’ADN Tourisme.
Parmi les Français qui partiront en vacances, 73 % séjourneront en France et 59 % prévoient un long séjour (+ 4 % par rapport à 2022), avec une durée moyenne de 11 jours. Le signe que “les Français maintiennent leur choix de sacraliser les vacances”, affirme Olivia Grégoire. Toutefois, ajoute-t-elle, “la situation reste compliquée pour beaucoup de Français, nous aurons donc une attention toute particulière pour soutenir le tourisme social et les plus fragiles d’entre nous”.
En hôtellerie, les taux de réservation affichent + 3 points pour les mois de juin, juillet et août par rapport à la même période en 2022, avec un taux d’occupation moyen en France de 70 %. Des données confirmées par Olivier Petit, directeur associé d’In Extenso, qui prévoit une “saison record”, avec des réservations en hausse de 4 % sur la Côte d’Azur, 6 % à Paris et de 14 % en Île-de-France. Le groupe Logis Hotels confirme cette tendance et annonce pour sa part une croissance de 49 % du chiffre d'affaires sur la période du 8 juillet au 3 septembre, avec une augmentation des réservations en direct (+ 62 %), qui permettent à la clientèle d’économiser en moyenne 15 % du prix de leur séjour.
La clientèle internationale au rendez-vous
Le retour de la clientèle étrangère se poursuit, puisque les recettes du tourisme international gagnent 21 % dans les quatre premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2019. Ce dynamisme est porté par les clientèles américaines (+ 75 %) et le retour des Britanniques (+ 50 %). En 2022, les recettes internationales avaient déjà atteint le montant record de 58 milliards d’euros.
Bonne nouvelle, les clientèles long-courrier placent la France en destination numéro 1 en Europe de leurs intentions de voyage (États-Unis, Canada, Japon et Chine), et privilégient les destinations littorales (57 % des intentions) ainsi que le tourisme urbain (36 %, soit + 4 % par rapport à 2022). La clientèle chinoise, toujours absente depuis la réouverture des frontières, bénéficie depuis le 10 juin, d’un plus grand nombre de rotations aériennes chaque semaine, puisque celui-ci est passé depuis quelques jours de 16 à 50.
Une situation qu’Olivier Petit résume comme un “alignement de planètes”, avec d’une part l'augmentation des réservations de la clientèle lointaine et, d’autre part, un morcellement des séjours de la clientèle domestique, qui voyage vers des destinations situées à deux heures de route. Les prix moyens, qui ont fortement augmenté l’année dernière, devraient rester sur les mêmes niveaux, en raison de cette forte demande. Ce qui permet à Olivia Grégoire d’être optimiste : “Ce sera un été où, très certainement, nous dépasserons le record de 2019.” En ayant à l’esprit toutefois que les touristes devront certainement faire des arbitrages en raison des prix élevés.
tourisme #été#
Publié par Roselyne DOUILLET