Plusieurs thèmes ont été abordés : l'apprentissage, la coupure, le dépassement des codes, le burn-out, le handicap et l'image de la profession. Les experts ont mis l'accent sur l'évolution de la société et des jeunes d'aujourd'hui. "Le loisir fait désormais partie de la vie des jeunes, en plus du travail. Ils veulent travailler autrement et il faut s'adapter", a expliqué Eric Rousseau, directeur du restaurant Bernard Loiseau à Saulieu (Côte-d'Or). Les futurs professionnels rechignent à travailler avec une coupure. Pour contourner le problème, certains restaurateurs embauchent deux équipes pour assurer les services du midi et du soir. La question est de savoir comment prospérer avec ces ajustements.
"Ensemble, créons du lien"
La difficulté d'embauche dans les métiers de la restauration a été décrite comme un axe majeur à traiter. Si une certaine lassitude se fait ressentir, il est nécessaire d'inventer les codes de demain. "Si le maître d'hôtel excelle, l'audace en est l'étincelle", a proclamé Rémy Ohayon. Le service étant le secteur de la "haute performance", les structures de formation permettent de guider l'élève vers la quête d'excellence. Le taux de remplissage des CFA étant insuffisant, des associations comme Ô Service jouent un rôle primordial. "Le discours sur nos métiers est à revoir. On parle trop souvent de l'aspect négatif alors que nous faisons un métier magnifique", a souligné Frédéric Kaiser, responsable adjoint de la restauration au Bristol à Paris (VIIIe).
Élise Derrac, actuellement commis de salle à l'Écrin, Hôtel de Crillon à Paris (VIIIe), a été élue jeune talent 2018 par les 15 membres permanents de l'association, pour la première édition de ce nouveau trophée. L'échange s'est poursuivi autour d'un déjeuner préparé et servi par les élèves d'une dizaine d'établissements hôteliers : une mise en pratique des compétences qu'ils ont acquises en formation. Cela a permis aux jeunes d'échanger avec les professionnels afin de s'informer sur la réalité du métier et de trouver des opportunités. Car Jérôme Chartier l'a admis, les métiers de salle doivent être plus reconnus et cela passe notamment par l'apprentissage.
Publié par Camille BORDERIE