En effet, il a fallu à ce jeune saisonnier une force de travail, une motivation sans faille et un sens aigu du management des équipes pour accomplir ce parcours hors-norme. Aujourd'hui, Mourad Adli, élevé dans le 93, peut être fier. Il représente un de ces modèles d'intégration et de réussite sociale si précieux à la société française. Son exemple peut inspirer les jeunes qui intègrent le métier sans toujours l'avoir choisi.
"Un formidable ascenseur social"
"Les horaires sont contraignants et les cadences intenses mais la restauration est vécue par beaucoup de professionnels comme une passion et il est essentiel de transmettre cette flamme. C'est aussi un formidable ascenseur social dont je suis la preuve vivante", déclare le manager qui chapeaute aujourd'hui plus de 2 200 salariés.
Pour grimper dans la hiérarchie, Mourad Adli a su s'adapter, saisir les opportunités, apprendre de ses managers, suivre des formations et prendre des responsabilités avec sang-froid. Mais avant tout, il a senti, dès sa première saison en 1992 qu'une carrière était possible dans un groupe comme Disneyland.
"Véritable esprit d'équipe"
Saisonnier, il commence à travailler dans la restauration rapide des parcs. Séduit par l'ambiance, il échange régulièrement avec les autres salariés des restaurants et les managers. "Il y a un véritable esprit d'équipe. Par ailleurs, on comprend vite que l'évolution professionnelle fait partie de la culture de l'entreprise et que différents échelons dans la hiérarchie permettent de se hisser progressivement à des niveaux de responsabilités importants", se souvient Mourad.
Repérer les talents et les aider à progresser est une démarche inscrite dans l'ADN du groupe américain. Sans s'encombrer de trop de formalisme, les managers y sont très vite sensibilisés. Issus eux-mêmes à 86 % de la promotion interne, ils savent bien reconnaître leurs pairs. Et Mourad en faisait partie. "Mon profil les intéressait. J'étais étudiant en école de commerce et j'ai accepté un temps partiel."
Missions sur son temps partiel et en saison
C'est ainsi que, pendant trois ans, l'étudiant enchaînera des missions sur son temps partiel et en saison, en période de vacances scolaires. Disneyland n'hésite pas à confier assez vite à ce jeune talent des responsabilités. Comptage de la caisse puis de premiers remplacements comme chef d'équipe.
"Je n'avais pas d'appréhension car j'étais très entouré par les managers." Ces derniers coachent Mourad sur le terrain, lui donnent des outils et lui font suivre des modules de formation sur l'hygiène ou encore le service. Mais, le plus important aux yeux de l'apprenti chef d'équipe, c'est la confiance que l'on place en lui. Mourad avait, en effet, l'impression d'être reconnu et considéré.
Un CDI en tant que chef d'équipe
"Il y avait des points réguliers avec mon parrain, des briefings autour des projets, et des nouvelles offres qui seraient présentées aux clients. Je pouvais demander conseil et poser des questions." En 1995, fraîchement diplômé, Mourad se voit proposer un CDI en tant que chef d'équipe dans un des grands restaurants du parc. Une autre offre d'une société allemande ne fait pas le poids à ses yeux. "L'ambiance et un manager qui croyait en moi ont fait la différence."
Très vite, Mourad entre dans un plan de développement ponctué de rencontres régulières avec son manager, d'entretiens avec les ressources humaines et de sessions de recrutement interne. C'est ainsi que l'assistant-manager prend, à 26 ans, un nouveau poste au sein de Disneyland et pilote la restauration de l'Hôtel Cheyenne, soit 1 500 couverts !
Posture de leadership
Mourad franchit un cap très important en devenant en 2008, à 37 ans, directeur des restaurants des parcs. "Je suis alors entré dans une autre dimension. Je suis devenu un dirigeant. Je définis une stratégie, j'accompagne les 58 restaurants et j'anime le terrain social en relation avec les partenaires sociaux."
De la posture du manager, Mourad glisse dans celle d'un leadership capable notamment de donner une feuille de route et l'impulsion nécessaire à son équipe de 33 cadres. Il reste humble et sait tirer les leçons de ses erreurs. Aujourd'hui, Mourad profite toujours d'un parrainage, celui du vice-président lui-même et du réseau des autres directeurs des parcs avec qui il peut échanger sur les bonnes pratiques.
Les formations dans la Talent School viennent conforter et enrichir ces acquis. Les clés du management multiculturel et intergénérationnel l'intéressent tout particulièrement. "Le secret est de faire attention au bien-être de son salarié et développer ses talents. Un leader est un exemple à suivre qui incarne la confiance des équipes."
Publié par Valérie Meursault