Yves Kieffer voulait être chef, comme son arrière-grand-mère Marie-Jeanne qui avait ouvert la Belle Vue, ancêtre de Kasbür, en 1932. "Un bar avec plat du jour, et toujours avec du bon à la carte. Elle avait fréquenté Maxim's, le Negresco : elle savait ce qu'était le bon." Elle l'appelait "[son] successeur". Après sa retraite, c'est Marlyse, sa fille, qui reprend l'affaire en 1974 et la ferme en 1984.
Yves Kieffer effectue ses études au CFA de Strasbourg (le Cefppa aujourd'hui) malgré l'avis de ses parents, qui voulaient autre chose pour ce bon élève. Après son apprentissage, il intègre la Tour d'argent, effectue son service militaire à Matignon, intègre les Berges du Rhône à Chavanoz, Le Château de Divonne près de Genève, reste deux jours chez Paul Bocuse, puis deux ans à l'Espérance chez Marc Meneau, en qui il trouve un exemple. Après un détour par le Canada, il choisit le Cosmos à Contrexéville, et il passe ses week-ends à rénover le futur Kasbür, avec son épouse Béatrice.
Un menu en trois assiettes le midi
Il y a du travail : pas d'eau, pas d'électricité, une banque qui les lâche. Yves et Béatrice Kieffer s'accrochent et ouvrent un restaurant-bar le 1er mai 1999. La clientèle, essentiellement d'affaires, est rapidement séduite par la cuisine bourgeoise et de saison proposée par le chef. La plupart des produits viennent du coin, même si l'exotisme n'effraie pas. La carte change souvent : "Je suis un phobique de la routine". Produit d'appel : un menu à 21 € en trois assiettes le midi.
Après avoir reçu les encouragements en 2009, le chef a accueilli l'étoile sereinement, avec fierté et humilité : il n'oublie pas qu'il revient de loin. Prochains objectifs : des travaux dans la cuisine et la cave, construire une vraie pâtisserie... et un logement pour sa famille.
Publié par Flora-Lyse Mbella