"Nous sommes suspendus à la décision du recteur. En attendant, nous préfèrons ne plus faire de 'forcing', mais dans le cas d'une réponse négative nous nous remobiliserons." Enseignants et élèves du lycée hôtelier de Talence parlent d'une seule voix. La possible disparition de la mention complémentaire barman à la rentrée 2013 a déclenché un raz-de-marée de réactions indignées. Le responsable de cette mention, Daniel Joubert, montre sur son smartphone les témoignages de soutien : sociétés partenaires, professionnels, anciens étudiants, Association des professeurs enseignant en bar (APEB), parents d'élèves… La pétition lancée sur internet a recueilli près de 1 000 signatures en quelques jours. "Comment comprendre la disparition de ces formations qui affichent quasiment 100 % de taux d'intégration à la sortie ?", s'étonne Virginie Barandiaran. L'enseignante était aux côtés des élèves lors de la rencontre avec le recteur le 12 décembre dernier. "Les jeunes qui choisissent cette voie ont un véritable projet professionnel. Que peut-on leur proposer d'autre ?"
Une promotion de 16 élèves
Huit garçons, huit filles, la mention complémentaire barman de Talence affiche une parité parfaite. Venue de Bretagne, un baccalauréat professionnel en poche, Camille Choquel s'enthousiasme : "Cette formation est superbe ! J'étais en stage à Paris au Lutetia du 8 octobre au 15 novembre. J'y retourne du 21 janvier au 22 février. Nous serons présents durant la semaine de Vinexpo à Bordeaux. Si je n'avais pu intégrer cette mention, je n'aurais pas poursuivi en BTS, j'aurais cherché du travail". Venu de l'île de la Réunion après un BTS restauration, Étienne Chignac considère cette mention comme un passeport pour l'emploi.
En Aquitaine, d'autres établissements pourraient voir disparaître une de leur mention complémentaire, à l'instar du lycée Biarritz Atlantique. À Nérac (47), le lycée Jacques de Romas respire. La mention complémentaire accueil-réception, en formation initiale, est maintenue. Pour les autres établissements, il faut attendre. Joint au téléphone, le service communication du rectorat fait savoir : "Nous travaillons toujours à la carte des formations. Le recteur Jean-Louis Nembrini est très sensible au fort taux d'employabilité de ces mentions. Rien n'est décidé à ce jour".
Publié par Brigitte DUCASSE
mercredi 19 décembre 2012