L'association des Maîtres cuisiniers de France oeuvre depuis 1951 pour le maintien et la diffusion de l'art culinaire français et l'encouragement à l'apprentissage et au perfectionnement des jeunes. À l'occasion du 62e congrès international, 170 membres se sont réunis en Bretagne. La campagne agitant les esprits, le président Christian Têtedoie a rappelé l'importance des enjeux de l'élection présidentielle : "Dans nos sociétés, si nous perdons le goût de l'effort du dépassement de soi, l'envie d'aller vers l'excellence, de prouver à ceux qui nous entourent qu'ils ont bien fait de nous suivre et de nous faire confiance, notre fierté, cela ouvre les portes à ceux qui manipulent les esprits des personnes les plus fragiles et les moins armées intellectuellement en leur proposant, sous le mirage de l'identité nationale, de leur redonner cette fierté perdue." Puis il a exposé les différents chantiers, conscient des difficultés que peuvent rencontrer les professionnels.
Premier d'entre eux, un investissement de 25 000 € a été prévu pour le concours du meilleur apprenti de France pour faire évoluer la logistique, notamment à travers l'ouverture des inscriptions en ligne et la participation de partenaires et d'établissements prestigieux afin de les rendre encore plus attrayants (chèques-cadeaux pour les trois lauréats, stage dans des établissements à l'étranger et à l'Élysée, stage découverte chez les partenaires). Une autre compétition voit le jour afin de valoriser les équipes des chefs à l'étranger. Dans chaque délégation internationale, l'Original French Tour fera s'affronter les chefs de partie travaillant aux côtés des Maîtres cuisiniers de France.
Renforcer les délégations en régions et à l'international
"En région, on a du mal à donner une cohésion. Les professionnels sont fatigués, submergés de travail et les équipes peuvent être en souffrance. Il faut les pousser à retrouver le plaisir d'être ensemble, plutôt que de s'isoler. Les délégués doivent être attentifs et aller au devant de ceux qui ne vont pas bien. Les délégations étrangères restent dynamiques. C'est naturel, quand ils travaillent à l'étranger, les chefs français ont envie de se réunir." Le Moyen Orient est la nouvelle délégation à rejoindre le réseau, avec le Mexique, les États-Unis et le Canada, l'Asie et l'Europe.
Défense des producteurs
Une application Nos producteurs, nos cuisiniers est en cours. Elle permettra de mettre en relation les chefs et les producteurs de leur région et de le faire savoir au grand public. "On souhaite que l'engagement soit total en demandant aux chefs de publier leurs factures."
L'association mise sur le numérique avec l'application et les réseaux sociaux. "On va diminuer le nombre de guides publiés, chers à produire. Il y a l'application et on imagine un format magazine, il est important de garder un support papier pour une partie des membres et des clients."
Autre mission importante, celle confiée à Sylvie Grucker afin d'impliquer les femmes dans l'association et de sensibiliser de nouvelles recrues.
Défendre la cuisine française, parler au nom de tous les cuisiniers et donner un visage d'unité, c'est ce à quoi s'attache Christian Têtedoie qui revient toujours aux fondamentaux : "Je veux rester fidèle aux engagements et aux écrits des pères fondateurs. Quand j'ai pris la tête de l'association, j'ai tenu à relire les discours de tous les présidents. Les problématiques restent les mêmes. On a parfois l'impression que l'on n'apprend pas de nos erreurs. La France est un pays performant, dynamique et créatif et l'on a perdu la joie de vivre, le plaisir de travailler. Il faut s'engager." Le dernier jour, les Maîtres cuisiniers de France ont pu profiter d'une visite guidée du Mont-Saint-Michel et de son abbaye, suivie d'un déjeuner au Bénétin (Saint-Malo) d'Arnaud Béruel. Pour le prochain Congrès International, rendez-vous à Macao en 2018.
Publié par Caroline MIGNOT