"Dès que les gens voient la neige sur les hauteurs, les réservations affluent. On reçoit actuellement à l'office de tourisme près de 200 appels par jour et le site internet compte près de 9 000 connexions journalières", commente Leslie Rainaud, responsable accueil de l'office de tourisme d'Isola 2 000. Une belle saison en perspective pour les 26 restaurateurs installés dans la station. Avec 12 restaurants dans la galerie commerciale, 7 sur le front de neige, 6 sur les pistes et un au hameau, l'offre est variée pour les skieurs des Alpes du Sud. Qu'ils soient installés depuis l'ouverture de la station ou qu'ils aient repris un restaurant depuis quelques années, "tous les restaurateurs connaissent bien la station, ils sont tous habitués aux saisons hivernales et à la clientèle d'Isola", remarque Leslie Rainaud.
98 % de produits frais et faits maison
C'est le cas de Fabrice Attard, qui reprend cette année le Loona Café, mais qui travaillait depuis dix ans dans la station. Il propose une restauration à l'ardoise, dans une ambiance cosy et chaleureuse. Il a choisi de se démarquer en proposant 98 % de produits frais et faits maison : il réalise lui-même ses pains à hamburger, ses fonds de tarte ou sa pâte à lasagne, ce qui "demande beaucoup de travail mais revient moins cher à l'achat". Il propose le midi une formule à 15 € avec plat, dessert et café offert. Pourquoi avoir choisi de s'installer en station ? "Il y a un côté convivial à travailler en station et une solidarité entre professionnels qu'on ne trouve plus en ville."
Nouveau venu dans la galerie commerciale : La Pierre Bise, un restaurant de 32 couverts à la décoration soignée qui propose un large choix de pierrades entre 23 et 26 €. Christian Chiari, restaurateur au Cap Corse, voulait depuis longtemps s'installer à la montagne pour la saison hivernale. Il s'est associé avec Omar Seddouki qui tient un établissement sur le même concept à Nice. "On a misé sur la décoration et une belle carte de vins pour proposer quelque chose qui ne se faisait pas dans la galerie." Un bon démarrage puisque pour le premier samedi soir de la saison le restaurant affichait complet avec un ticket moyen approchant les 40 €. Parallèlement, il y a les institutions d'Isola, les restaurateurs qui "ont fait la station". Le Rendez-vous, avec son emplacement privilégié et sa terrasse au pied des pistes, fait partie des endroits choisis par les skieurs pour une pause rapide. Gisèle Bouvet débute sa 36e saison à Isola. La Marmotte, également situé au pied des pistes et tenu par Cyril Le Guen depuis quatorze ans, propose des formules au bon rapport qualité-prix avec un service rapide pour un ticket moyen à 18 € le midi.
Réunion de la mer et de la montagne
La Buissonnière, situé au coeur de la galerie commerciale, existe depuis trente ans et a été repris par Pascal Gery, il y a huit ans. "Une station à 2000 mètres, c'est la garantie d'avoir de la neige et de faire une bonne saison." Ce fin connaisseur de la station vante les atouts d'Isola : "Notre outil de travail, c'est la Côte d'Azur, la réunion de la mer et de la montagne à proximité. Nous sommes à 1 h 15 de l'aéroport international de Nice. C'est un atout vital pour la station, qui pourrait être encore plus développé. Avec les vols 'low-cost', la station pourrait être davantage commercialisée auprès de la clientèle anglaise, au fort pouvoir d'achat." Situé sur le front de neige, le Cow Club est une véritable institution à Isola. La carte propose le midi une restauration rapide, pour un ticket moyen à 20/23 €, le soir une restauration typée montagnarde, autour de 30/35 €. Roland Gallo, gérant de l'établissement depuis son ouverture, est le seul à proposer la raclette au feu de bois servie sur table, mais aussi brasérade et reblochonnade. Un soin apporté au respect des traditions montagnardes qui garantit le succès du restaurant depuis trente-six ans.
Pour ces habitués de la montagne, l'implantation en station n'est pas vécue comme une contrainte, tout au plus comme "une logistique différente", selon Pascal Géry. "Il faut s'organiser pour bien prévoir l'approvisionnement en prenant en compte la météo, notamment lorsque du mauvais temps est annoncé." Les fournisseurs, comme Sobragel-Relais Miko, montent trois fois par semaine, et ce, depuis plus de trente ans. D'après Christian Chiari, ce qui est différent en station, "c'est l'exigence plus pointue en terme de sécurité et du respect des normes". Enfin, tous reconnaissent la difficulté liée au logement du personnel, qui vient de toute la France. Pour Roland Gallo, qui embauche 13 saisonniers, "il est impératif de loger le personnel, cela coûte cher et c'est au restaurateur de trouver la solution". Tous reconnaissent avoir fait un beau premier week-end d'ouverture et s'attendent à travailler fort dès le 20 décembre. "Certes, c'est la crise, mais les vacances à la neige et en famille restent une valeur sûre", conclut Leslie Raynaud de l'office de tourisme.
Publié par Marie TABACCHI
