Pour Thierry Grégoire, président de la branche des saisonniers de l'Umih, le ton se durcit : "Un décret datant de 2006 qui ne s'applique pas depuis onze ans montre bien qu'il est imparfait et doit être amendé. Les revendications des plagistes sont connues depuis longtemps, c'est pourquoi, aujourd'hui, nous demandons une suspension du décret plage. Et ensuite, nous reprendrons les négociations. Il faut établir une cartographie de tous les littoraux et trouver des solutions applicables." Pour Roland Héguy, président confédéral de l'Umih, "il faut trouver d'urgence un terrain d'entente pour nos entreprises et nos emplois et éviter d'opposer l'économie, l'écologie et le social." Et de rappeler que l'application du décret plage en l'état provoquera la disparition de 2 000 emplois.
Plus de souplesse au niveau local
Trois points cristallisent l'inquiétude des plagistes, qui, s'ils en acceptent les principes, demandent plus de souplesse au niveau local : que la démontabilité des établissements n'intervienne qu'en fin de concession et pas à chaque fin de saison, que la durée d'attribution des concessions soit allongée pour pouvoir amortir les investissements et que le taux d'occupation du domaine public maritime soit calculé en linéaire commune par commune. "Nous ne demandons pas à transgresser la loi littoral, a insisté le président confédéral. Nous voulons juste réformer un décret qui ne prend pas en compte les spécificités locales. À part en Corse où une vraie discussion a été ouverte, ailleurs rien n'a bougé. Le Gouvernement doit prendre des engagements."
À ce jour, si tous les littoraux rencontrent des difficultés, la situation est particulièrement tendue à Antibes, Juan-Les-Pins et Golfe-Juan où les destructions des établissements sont prévues pour le 15 septembre (lire encadré).
Une lettre ouverte a été envoyée au futur Gouvernement, tandis que les plagistes envisagent une action à l'occasion du Festival international du film, qui va se tenir à Cannes dans une semaine.
Publié par Marie TABACCHI
vendredi 12 mai 2017