Lorsque Luc Salsedo a décidé cette année d'arrêter la restauration pour se lancer dans la fabrication et la commercialisation de chips de socca, la transmission n'a posé aucun problème. Laurie et Romain Aimonetti, 26 et 28 ans, ont aussitôt été candidats à la reprise de cette adresse réputée. Formée au lycée hôtelier Paul Augier de Nice, Laurie Aimonetti avait cuisiné trois ans aux côtés de Luc Salsedo et pris la mesure de ce restaurant à la gestion sage, ouvert le soir seulement. Elle et son compagnon, natif de Grasse et diplômé d'une école de commerce de Marseille, n'avaient qu'une envie : créer ensemble leur propre affaire.
Ils se sont rencontrés au Château Saint-Martin à Vence - lui en salle, elle stagiaire auprès de Yannick Franques -, se sont retrouvés à la Bastide Saint-Antoine de Jacques Chibois à Grasse, puis à L'École des filles (Le Bar-sur-Loup), la table de Stéphane Lucas, qui a ensuite confié à la jeune femme la cuisine du Vieux Four, sa deuxième adresse, à Gourdon. Entre tables étoilées et bistronomie au village, un joli parcours pour cette Alsacienne qui avait fait un passage à Paris, au Jules Verne d'Alain Ducasse.
Marché et Méditerranée
D'un coup de coeur est ainsi né Passion'elle, redécoré puis ouvert mi-octobre, et aujourd'hui dans le peloton des adresses niçoises prometteuses. "Nous n'avons rien changé à l'esprit, à la conduite et à la convivialité du restaurant", dit Laurie Aimonetti. Ma cuisine est méditerranéenne et modernisée, avec des touches féminines. Elle respecte le marché et la saison, joue sur arômes et parfums - coriandre, aneth, citronnelle… - avec la déclinaison de risottos, toujours différents : aux artichauts et champignons, truffes et chanterelles…"
Avec trente couverts par jour, un ticket moyen de 55 € et un menu renouvelé toutes les trois semaines, Passion'elle a conservé le même tempo qu'auparavant (ouvert le soir, fermé le mercredi) et une cuisine semi-gastronomique qui répond tout à fait à la demande actuelle et séduit les Niçois.
Publié par Jacques GANTIÉ