L'Hôtellerie Restauration : Comment se porte l'activité hôtelière cannoise, et comment gérez-vous la crise que subit l'Arabie saoudite ?
Michel Chevillon: Le taux d'occupation de nos 130 hôtels est stable et s'élève à un peu plus de 60 % sur le parc global. L'hôtellerie cannoise se porte bien. En revanche, sur la question de la clientèle saoudienne, nous restons très vigilants car, depuis trois ans, nous subissons une baisse d'activité dans cette catégorie [le ramadan, fortement défavorable à la venue des délégations saoudiennes, a eu lieu pendant l'été ces dernières années, NDLR]. Cette clientèle était très présente dans les hôtels cannois en période estivale ; aussi nous ne pouvons plus attendre le Moyen-Orient pour fonctionner. Nous développons donc une vision alternative vers d'autres marchés comme les pays d'Europe de l'Est, la Russie en tête, l'Amérique, mais aussi les pays voisins, comme la Suisse.
Par ailleurs, il nous faut développer un nouveau tourisme d'affaires. Les dix premiers jours de juillet sont rarement chargés. Nous réfléchissons donc à des idées de salons ou de congrès que nous pourrions faire venir sur cette période, en s'appuyant sur l'image estivale un peu élitiste de Cannes. Il nous faut faire bouger les lignes.
Quels sont les enjeux du syndicat cannois ?
Le combat contre Airbnb est plus que jamais important à Cannes, puisque nous sommes la troisième ville la plus réservée après Londres et Paris par les voyageurs d'affaires. Pour nous, la question de l'équité est centrale. Les loueurs Airbnb devraient évoluer avec les mêmes normes que celles imposées aux hôteliers.
Par ailleurs, pour accompagner ses adhérents et améliorer l'expérience clients, le syndicat a refondu son site Cannes-hotels.com.
Comment travaillez-vous avec les acteurs socio-économiques locaux ?
Avec 21,4 % des habitants de Cannes et du Cannet qui travaillent dans notre secteur, nous sommes le premier employeur de la ville. Il y a un vrai travail de concertation et d'action avec nos partenaires locaux : mairie, SEMEC [gestionnaire du Palais des Festivals], CCI Nice Côte d'Azur et CRT Côte d'Azur, présidé par le maire de Cannes. C'est ainsi que nous avons pu attirer et obtenir la première Red Bull Air Race française [championnat du monde de courses aériennes] qui se tiendra en avril, juste avant le festival international du Film.
Publié par Vanessa GUERRIER-BUISINE