"Ce n'est pas loin d'ici que les bateaux remplis de migrants débarquaient jadis", explique Elyane Bruno, à la tête du restaurant Chez Napoléon à New York. "Les Français dès qu'ils arrivaient s'installaient ici et ouvraient des restaurants dans ce quartier d'Hell's Kitchen (Les cuisines de l'enfer)", raconte-t-elle.
Originaire de la région de Grasse (06), la famille Bruno avait un hôtel-restaurant : "Quand nous sommes arrivés avec mes parents en 1975 nous nous sommes dit : "Pourquoi ne pas s'installer ici ?" Je ne suis jamais rentrée en France et pour rien au monde n'y retournerai travailler. D'ailleurs mon fils travaille avec moi. Après avoir passé deux ans en France quand il était adolescent, il est vite revenu à New York", poursuit Elyane en souriant.
Recettes traditionnelles et du terroir
Autrefois, ce quartier comptait une quarantaine de restaurants français. Aujourd'hui, il n'y en a plus que deux. "Les pas-de-portes et les loyers sont devenus exorbitants avec le temps. C'est le principal problème mais travailler à New York est un vrai régal. Avec la proximité des théâtres, nous assurons le remplissage quotidien de la salle qui fait 44 places assises."
Chez Napoléon, le personnel du restaurant parle français, les recettes sont traditionnelles et du terroir : soupe à l'oignon gratinée, boeuf bourguignon, rognons à la dijonnaise, canard confit, bouillabaisse, plateau de fromage… "Ces recettes sont de ma mère, véritable chef qui règne sur la cuisine depuis 1982." Des recettes de famille qui permettent aux clients de découvrir cette cuisine authentique.
Une vingtaine de vins français
La carte suggère au client de découvrir ces plats qui font le quotidien ancestral de nombre de Français. Une vingtaine de vins exclusivement français sont également proposés. Les recettes de famille séduisent toujours les Américains. Le tour de main particulier qui ne se transmet que de génération en génération, assure le succès du restaurant.
La décoration, véritable culte voué à Napoléon Ier, invite le client à une sorte de voyage dans le temps, quand la France était au firmament des relations internationales. Des fresques au mur représentant Bonaparte font parti de l'identité du restaurant. Le ticket moyen au Napoléon est d'environ 50 $ (37 € environ).
"Je ne rencontre aucune difficulté d'approvisionnement, New York est vraiment un endroit parfait en la matière. Je me fais livrer des produits du marché d'une qualité irréprochable", conclut Elyane. Guillaume, le fils d'Elyane assure la relève. Par conséquent, Chez Napoléon a peu de chances de rencontrer les affres de Waterloo.
Publié par A.J.A