Même pas peur ! L’expression résume bien la démarche de Matthieu David, 39 ans, ex-directeur d’exploitation, et Benjamin Arlaud, 22 ans, marchand de biens, tous deux désormais propriétaires à parts égales du Rooftop à Poitiers (Vienne), le restaurant-bar qui jouxte le théâtre auditorium (TAP) de la ville.
Si l’envie d’exploiter ensemble un établissement avait déjà fait son chemin en 2019, elle s’est poursuivie sous l’effet de la crise sanitaire et du premier confinement. “On aurait bien aimé reprendre l’établissement en août car on savait qu’à cette époque, il fait toujours de bons résultats”, confie Matthieu David. Il faut dire que ce professionnel de la restauration en avait été le directeur d’exploitation pendant trois ans. Il était donc déjà rodé aux rythmes de l’activité, connaissait les chiffres-clés ainsi que l’environnement opérationnel de ce restaurant de 200 m2, avec terrasse de 300 m2 située en contrebas du théâtre et accessible via un parking souterrain.
Repositionner les modalités de la vente
“En janvier-février, nous avions prospecté sur la côté atlantique, entre Royan et La Rochelle. Finalement, l’un des cogérants du Rooftop nous a approchés”, se souviennent les repreneurs. Loin des rivages de l’Atlantique, mais près de leur résidence respective : un avantage non négligeable pour ces deux Poitevins qui y ont leur famille.
Autre avantage, les deux entrepreneurs connaissaient bien l’affaire. L’un de l’intérieur, l’autre en tant que client de longue date. Cela ne suffisait tout de même pas pour s’engager financièrement. Il a fallu négocier à la baisse le prix de cession et surtout repositionner les modalités de la vente avec l’aide du cabinet Descubes, spécialiste de la transaction de fonds de commerce. “Au départ, il s’agissait d’une vente de fonds de commerce. Mais fiscalement et financièrement, une cession de parts sociales se révélait plus intéressante pour les vendeurs. En outre, dans ce cas particulier, un crédit en cours venait mécaniquement diminuer le montant à emprunter par les acquéreurs pour financer l’acquisition” explique Benoit David, du cabinet Descubes.
Confiants dans l'avenir
L’affaire a été cédée pour un montant correspondant à 40 % du chiffre d’affaires. Les acquéreurs, par l’effet des dettes reprises, ont obtenu le financement auprès de la banque du vendeur qui connaissait déjà bien sa rentabilité. L’apport accepté représente 25 % du montant emprunté et 20 % du prix de cession.
Pour le montage juridique, chacun des acquéreurs a repris, via une holding, 50 % des parts de la SARL exploitante. “Benjamin avait déjà la sienne, j’ai donc créé la mienne pour l’occasion. Nous avons partagé à parts égales le montant de l’apport et celui du crédit”, explique Matthieu David. Signée sous compromis en juillet, la vente a été finalisée début octobre. Les nouveaux propriétaires l’ont exploité vingt-huit jours puis ont été contraints de fermer. Ils attendent avec impatience la fin de la période de fermeture administrative pour pouvoir ouvrir 7 jours sur 7, avec une nouvelle offre de brunch le dimanche. “Nous restons confiants dans l’avenir, d’autant que la mairie, qui emploie 800 personnes, installe ses nouveaux bureaux juste en face”, précise Benjamin Arlaud, qui souhaite rester optimiste.
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Publié par Tiphaine BEAUSSERON