Au 168, cours Berriat, son portail noir s'ouvre toujours sur une large terrasse de bois coiffée d'une glycine centenaire. Mais le soir venu, les plus observateurs s'étonneront d'emblée du discret jeu d'ombre et de lumière des deux grands luminaires Tress (Foscarini) posés de part et d'autre du sas d'entrée repeint couleur anthracite. Un détail parmi d'autres… Car le Mas Bottero a totalement revisité la décoration de sa salle cet été. Poussons la porte. Face à l'entrée, les initiales du restaurant, toutes en courbe couleur or, s'affichent avec élégance sur le mur couleur anthracite. Mieux, mises en lumière par un nez d'éléphant posé au plafond, ces dorures font écho aux touches d'or ajoutées sur le mur de pierres voisin. Deux autres spots mettent en exergue quelques objets fétiches posés dans les niches du meuble cache-bar installé sur la gauche : ici, les beaux livres de cuisine dédicacés par les chefs des grandes maisons où il fit ses armes (Alain Ducasse, Michel Bras et Philippe Rochat), là, quelques lignes d'encouragement de Ducasse, à côté, des guides parmi lesquels le Michelin qui lui a déjà attribué deux fourchettes…
Déco moderne et ambiance feutrée
Le grand coup de propre donné pour l'ouverture du restaurant en 2010 ne convenait plus. Ni au chef ni à ses clients. "Cela revenait en récurrence dans les critiques : le cadre, trop bistrot, n'était pas au niveau de l'assiette", résume Nicolas Bottero, propriétaire à 100 % du lieu depuis le rachat des parts de son associé (René Mas) en avril dernier. La rencontre avec Romaric et Sandra Forest, propriétaires d'une boutique de déco annecienne (Allure Soft Design) sera décisive. "Entre janvier et juillet, nous avons peaufiné ensemble le projet", détaille ce chef Maître restaurateur depuis janvier 2012. Seuls deux pans de mur de pierres sont conservés.
Le reste est repeint couleur anthracite pour apporter une touche contemporaine. D'immenses photos imprimées sur toile rétroéclairée, les Alpes d'un côté et une forêt de l'autre, projettent les clients en pleine nature. "Un peu pour compenser la vue panoramique sur les cimes que notre table ne peut offrir", souffle Nicolas Bottero. Enfin, exit les chaises bois et tables bistrots. Les tables sur pied Square (Corbatta Salvatore) sont nappées de blanc et les fauteuils Cyborg (Magis) tout en transparence. Et sur les tables, toutes les assiettes (Villeroy et Boch) déclinent le gris anthracite et les liserais d'or du Mas Bottero. Coût de cette métamorphose : 20 000 €. "Cela s'ajoute au 280 000 € investis depuis le départ, côté cuisine principalement", précise Nicolas Bottero, heureux d'avoir reçu plus d'une centaine de convives, des clients, partenaires et amis, lundi 1er octobre pour fêter cette grande touche finale !
Publié par Nathalie RUFFIER