L'Hôtellerie Restauration : Comment voyez-vous le marché de l'intérim pour le premier semestre 2013 ?
Régine Ritzenthaler : Nous sommes confiants mais vigilants après une année 2012 de transition. Le premier semestre a été sclérosé, entre autres, par un climat d'attente politique : l'élection présidentielle en France et, par effet papillon, celle aux États-Unis. Les Américains ont limité leurs voyages et séminaires en Europe. À partir du mois de juillet, nous avons constaté une réelle reprise du marché de l'intérim et nous avons rattrapé tout le retard du début de l'année. Stylma a progressé sur le marché du recrutement en CDI et, de plus en plus, sur des postes de middle management et de cadres. Nous avons de nombreux projets pour 2013, plusieurs ouvertures d'hôtels sont prévues, soit en création soit en rénovation.
Virginie Wawresky : Nous estimons que le marché de l'emploi en hôtellerie-restauration sur les contrats en CDI, CDD et intérim sera stable en 2013 par rapport à 2012.
L'hôtellerie-restauration est-elle touchée par la crise en termes d'offres d'emploi ?
R. R. : Nous avons ressenti la crise, l'intérim étant un acteur et un baromètre sensible de l'emploi. Le secteur est touché certes, mais les offres d'emploi restent stables, ce sont plutôt les rémunérations qui sont revues à la baisse.
V. W. : En ce début de d'année, nous notons une légère baisse des offres d'emploi. Néanmoins les professionnels du secteur recrutent toujours des profils sur lesquels il y a une pénurie.
Quels postes seront les plus sollicités en 2013 ?
R. R. : La cuisine et la salle, sur des postes de commis, chef de partie cuisine, pâtissier et les femmes de chambre.
V. W. : Il y aura du recrutement à tous les postes : chef gérant, chef de cuisine, pâtissier, chef de rang, maître d'hôtel...
Qu'en est-il de l'offre et de la demande ?
R. R. : On voit d'un côté des pages entières d'offres d'emploi et de l'autre des C.V. en ligne qui ne se rencontrent pas. Il y a bien des offres, il y a bien des demandes, mais elles ne répondent pas aux attentes et aux besoins de chacune des parties. C'est un paradoxe du secteur, et c'est à nous, les recruteurs, de guider et conseiller pour qu'il y ait une adéquation entre offre et demande, et donc une réduction du turnover.
V. W. : Les demandes sont stables mais nous rencontrons des problèmes de sourcing, à savoir la disponibilité des candidats sur une amplitude horaire donnée, avec coupure, horaires décalés, etc.
Il n'est pas toujours facile de trouver un emploi du premier coup, sur quels critères vous basez-vous pour recruter ?
R. R. : Trouver un emploi demande un peu d'organisation et de motivation, un C.V. faisant ressortir clairement votre projet, votre ambition, le poste recherché. Un entretien d'embauche se prépare : la première impression doit être la bonne, car il n'y aura pas de seconde chance. Si vous ne trouvez pas le CDI de vos rêves tout de suite, passez par l'intérim, ne restez pas inactif, restez dans la dynamique du travail en phase avec le marché. L'oisiveté est la mère de tous les vices.
V. W. : Adecco s'engage à intégrer plus de 100 000 jeunes dans la vie active en trois ans. Le secteur de l'hôtellerie-restauration est précurseur dans ce domaine. En témoigne le partenariat que nous avons noué avec Cuisine mode d'emploi(s), du chef Thierry Marx. Nous sommes 'leader militant engagé'. Nous recrutons sur le savoir professionnel : savoir-faire, motivation et aptitude. Mais le savoir être fera la différence entre deux candidats ayant le même profil.
Publié par Propos recueillis par Hélène Binet