Le groupe Korner Hôtel mise sur les jeunes

Clément Félus, son frère Loïc et Alexandra Rubio ont créé leur groupe hôtelier en 2012. Sa particularité : intégrer, former des apprentis, et leur laisser une grande autonomie.

Publié le 17 octobre 2016 à 12:19

Après quinze ans d'expérience dans les grandes chaînes hôtelières, Clément Félus, son frère Loïc et Alexandra Rubio se sont associés pour lancer en 2012 leur propre groupe baptisé Korner Hôtel. Le but des associés était d'offrir à la fois "un accueil personnalisé, comme dans une chambre d'hôte, et le professionnalisme des grandes chaînes, avec notamment un back office efficace sur le plan informatique, tarifaire, etc. Notre signature, ce sont des basiques impeccables - un lit confortable, une bonne douche, un bon petit déjeuner et un accueil chaleureux", assure Clément Félus. Ils misent sur des hôtels deux étoiles à rénover, de 20 à 30 chambres, dans des lieux touristiques drainant également une clientèle professionnelle. Le groupe compte aujourd'hui trois établissements : deux à Paris - à Montparnasse et dans le quartier de la Tour Eiffel - et un à Capbreton, dans les Landes, ouvert cet été.


Un fonctionnement gagnant-gagnant

Chaque hôtel fonctionne avec trois "hôtes Korner", dont un ou deux apprentis de niveau licence et master. Chacun est tour à tour en charge de l'hôtel, et il n'y a pas de manager. L'accueil est personnalisé et le retour client, rapide. Formés par les associés, les apprentis assurent très vite en autonomie les postes du matin ou de l'après-midi. "Nous avons établi un partenariat avec le CFA Stepheson et l'Institut de recherche et d'études supérieures du tourisme à Paris. Nous recrutons ces jeunes car ils n'ont pas encore été formatés par les grandes chaînes, et aussi pour leur passion et leur intérêt à apprendre et à se développer. En tant que dirigeants, notre tâche est à 80 % dédiée à la formation", souligne Clément Félus.

Pour lui, c'est une stratégie d'investissement sur l'avenir. "Nous passons beaucoup de temps pour que cela fonctionne et qu'ils évoluent avec nous. Certes l'apprentissage réduit les charges, mais cet avantage financier est loin d'être notre première motivation. Le planning des alternants est compliqué à gérer au sein de l'entreprise !", ajoute-t-il. Les apprentis en retirent une expérience gratifiante, à l'instar de Marie Dupuy, 21 ans, qui termine une licence pro économie et gestion, mention hôtellerie de tourisme. "J'ai commencé à travailler au Korner Eiffel pendant l'été 2015 : j'ai été formée deux semaines en juillet avant d'être en autonomie en août. En septembre 2015, j'ai débuté l'alternance, avec deux jours d'école et trois jours en entreprise. Les dirigeants m'ont fait confiance. J'étais impressionnée d'être si autonome au début, mais cela m'a fait grandir. Je suis moins timide, et j'ai appris à mieux m'organiser", raconte la jeune fille, qui vient d'être embauchée par le groupe en tant qu'hôte Korner.


Des missions polyvalentes

Les alternants organisent leurs journées de A à Z, comme les autres employés. "Nos missions sont polyvalentes : assurer la réception, gérer les petits déjeuners, les commandes auprès des fournisseurs, contrôler les chambres, traiter les débiteurs, effectuer les réservations, etc. En découvrant tous les services de l'hôtellerie, j'ai gagné en compétences", assure Céline Godin, 22 ans, qui a intégré le groupe en septembre 2015 à la fin de son alternance au Korner Montparnasse. Elle a évolué vers un poste d'assistante de direction tout en restant hôte, et forme également les apprentis. "Travailler avec eux est un plus, on a toujours quelque chose à s'apprendre. Par ailleurs, les alternants élaborent des projets pour améliorer le fonctionnement des hôtels. Par exemple, j'ai établi un guide sur les procédures Korner. C'est une façon de nous intéresser encore plus à la vie des établissements, de nous impliquer et de nous améliorer", ajoute-t-elle. Depuis les débuts, les associés ont formé une dizaine d'apprentis. Trois sont encore en apprentissage, et quatre ont été embauchés.



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