Depuis le mois de mai, Laura Millington-Humbert prend les routes du Vexin, dans le Val-d’Oise, avec son estafette Renault de 1978. Elle installe son Café du village, crée une petite terrasse avec ses tables et ses chaises dans trois communes rurales qui ne disposent plus de bar. Présente de 9 heures à 19 heures, elle entend créer un lieu de convivialité et d’échanges. “Le matin, ce sont les cantonniers, les éboueurs, les facteurs… qui viennent boire un café. L’après-midi, les mères viennent parler ensemble à la sortie de l’école pendant que les enfants jouent”, confie la quinquagénaire, originaire d’Angleterre. Mais le moment qui rencontre le plus de succès, “c’est l’heure de l’apéritif, c’est sacré en France !”, s’amuse-t-elle. Dans une journée, ce sont une trentaine de personnes qui passent, parfois jusqu’à 50, pour déguster thé, café, jus de pomme, vin rouge ou rosé - Laura Millington-Humbert dispose d’une licence III -, croissants, planches de saucisson ou de fromage…
Présence et attention
Avec cette belle fréquentation, l’auto-entrepreneuse - qui a financé son véhicule - est déjà en mesure de se dégager un petit salaire. Les clés de son succès ? Tout d’abord un fort partenariat avec les maires. “J’ai présenté mon idée et je leur ai demandé une place gratuite où m’installer, un accès à l’électricité, l’eau et des toilettes ainsi qu’une vraie communication de leur part pour montrer qu’ils validaient ma présence et qu’elle n’est pas juste commerciale”, explique la cafetière. Des maires qui ont joué le jeu et passent régulièrement prendre un café, l’occasion d’échanger avec leurs administrés.
Autre facteur important selon Laura Millington-Humbert, être présent la journée complète, même si la fréquentation est concentrée sur la fin d’après-midi, proposer des prix abordables (1,50 € le café, 2 € le soda) être attentive à sa clientèle : “Je choisi des producteurs locaux, des produits de qualité et j’ajoute toujours une petite attention : une paille et une tranche de citron pour un soda par exemple.” Résultat, la clientèle s’est rapidement fidélisée, et les jours de pluie n’arrêtent pas les plus motivés. “Certains viennent même me voir dans un autre village que le leur”, remarque-elle. Ce qui est rendu possible par la proximité des communes choisies.
Une tournée bien pensée
“J’ai constaté également qu’il faut bien cibler le village, et le lieu où je m’installe.” La population d’une commune trop proche d’une ville importante ne ressentira pas le besoin d’un café itinérant. Et une place sans charme n’incite pas à s’arrêter. Il reste encore quelques semaines en septembre au café du village avant de prendre un repos bien mérité jusqu’à la saison prochaine. En attendant, Laura Millington-Humbert espère bien donner l’envie à d’autres de lui emboiter le pas, partout en France.
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Publié par Pour Aletheia Press, Laetitia Brémont