« L'économie
numérique bouleverse le quotidien, remet en question des modèles, suscite des
inquiétudes. Les Pouvoirs publics sont appelés à fixer de nouvelles règles »
à rappelé Pascal Faure, directeur général des entreprises lors des 2èmes
Rencontres de la DGE qui portaient, à Bercy, sur la transformation numérique de
l'économie. La profession retiendra plus particulièrement la table ronde qui
accueillait 'disrupteurs' et acteurs historiques des marchés de l'hébergement et du transport, à laquelle participait
Vivek Badrinath, directeur général
adjoint d'AccorHôtels et Nicolas Ferrary,
directeur France d'Aribnb. Le premier estime que le numérique permet de passer
davantage de temps avec les clients, il reconnaît aussi que cela a « changé le métier d'hôtelier ».
Interrogé sur la problématique des plateformes, il évoque surtout « les usages et la surindustrialisation
» qui en découlent. L'homme se veut positif. Rappelant la loi Macron, il
estime que l'Etat s'est mobilité et que « la
fenêtre législative est bonne ». Les propos de Nicolas Ferrary se
veulent plus incisifs. Selon lui, seulement « 93%
des hôtes ont une seule annonce à Paris » et d'après une enquête
auprès des clients de leur site, « deux
sur trois n'auraient pas voyagé s'ils n'avaient que l'hôtel pour solution ».
La bataille des chiffres entre la profession et Airbnb continue et n'est sans
doute pas prêt de s'arrêter, surtout si l'Etat ne met pas un peu d'ordre dans l'économie
de partage. Emmanuel Macron, est
intervenu durant ces rencontres. Le ministre de l'Economie, de l'industrie et
du numérique, estime qu'il faut « tout
faire pour disrupter, innover, prendre les opportunités et aller le plus vite
possible ». Disrupter, le mot signifie « apporter un service nouveau, qui suscite de nouveaux usages et
transforme le marché en profondeur avec des modèles économiques radicalement
différents » résumait en 2014 dans les colonnes de la Tribune, Erick Haehnsen. La profession martèle
aujourd'hui qu'elle est tout-à-fait d'accord sur le fait d'innover, d'avancer
et de bouger les curseurs mais elle ne peut le faire que si les règles du jeu
sont les mêmes pour tous. Dans son discours, Emmanuel Macron la reconnu : il
faut « s'assurer qu'il y ait une
concurrence loyale entre tous les acteurs ». Il a dit aussi que « la transformation du modèle
productif » était en cours, que la modernisation du droit du travail
était impérative, qu'on « ne pourra pas protéger tous
les emplois », mais que l'Etat « doit
protéger les personnes et les aider à s'adapter ».
Publié par Sylvie SOUBES
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