Alors que l’attribution des 23 lots de plage le 16 juillet 2018 avait fait grand bruit, la mise en oeuvre du gigantesque chantier sur la plage de Pampelonne à Ramatuelle (Var) a débuté depuis le 15 octobre, date à laquelle les 27 exploitants ont rendu leurs clés. Les travaux de démolition ont commencé secteur Bonne Terrasse : l'Indie Beach est aujourd’hui totalement démoli, la destruction est en cours à Cabane Bambou. Le désamiantage est en cours à L’Eden et à l’Esquinade, tandis que d’autres comme Tropicana ou Tahiti prennent du retard pour cause d’amiante non-diagnostiquée.
En même temps, mais sans aucun lien, la plage de Pampelonne a subi une pollution aux hydrocarbures qui a mobilisé les moyens municipaux. Aujourd’hui, les établissements sont ouverts à tous vents alors que la plage est interdite à la fréquentation.
Des questions sans réponse
Plusieurs exploitants sortants continuent à soulever les incohérences de l’appel d’offres. Alors que la quasi-totalité des sortants avait porté recours au tribunal administratif, tous ont été déboutés à l’exception de Shellona. De ce fait, la municipalité devra trancher prochainement et attribuer le lot E1 soit à Polynésie, soit à Shellona et créer à coup sûr de nouveaux mécontentements.
D’autres s’interrogent quant à la 'cohérence financière' demandée dans les appels d’offres : après étude des dossiers, il apparaît que certains grands noms ou grands groupes n’ont pas eu à apporter de garanties financières, et qu’aujourd’hui au moins 4 futurs exploitants ont des difficultés à boucler leur budget. Sur certains lots, des associés se sont déjà retirés alors que d’autres en cherchent. “C’est un vrai mercato qui est en train de se jouer actuellement, constatent les plagistes, on peut quand même mettre en doute le travail de l’AMO pour que des établissements avec des problèmes fiscaux aient été retenus, ainsi que des candidats qui n’avaient manifestement pas les garanties suffisantes.”
“L'intérêt individuel a primé sur l'intérêt collectif”, tranche un autre plagiste, s'étonnant qu’un architecte tropézien ait été sollicité pour le montage de dix dossiers - et dont huit lots ont été attribués -, et ait obtenu également le marché de destruction et celui des équipements publics.
Enfin, alors que chaque postulant pouvait répondre sur deux lots, huit des candidats qui ont remporté le marché ne s'étaient positionnés que sur un seul et unique lot, comme s'ils n'avaient pas voulu multiplier leurs chances, ce qui ajoute au climat de suspicion qui règne chez les plagistes sortants.
Pour l’heure, les futurs exploitants doivent régler ce mois-ci leurs droits d’entrée, entre 75 000 et 125 000 € selon les linéaires accordés, certains permis de construire ayant déjà été attribués tandis que les travaux de démolition doivent être terminés pour le 14 janvier 2019. Les établissements placés sur le domaine communal pourront entamer leur reconstruction le 15 janvier, ceux sur le domaine public maritime devront attendre le 1er mars puisque leur droit d’occupation est désormais limité à 8 mois par an.
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Publié par Marie TABACCHI