Deux milliards d'euros selon JLL Hotels & Hospitality, un peu plus selon BNP Paribas Real Estate (2,2 milliards d'euros), l'investissement hôtelier en France a été excellent en 2014. L'Île-de-France regroupe plus d'un tiers des transactions, et entre 64 % et 75 % du montant global investi, selon les deux experts. "L'année 2014 a été animée par la vente de trois grands portefeuilles et les cessions du Marriott Champs Elysées et du Méridien Étoile, qui ont représenté à elles seules 30 % du volume total", explique Gwenola Donet, directrice France de JLL Hotels & Hospitality.
Si les Qatariens et les Chinois sont très actifs sur le marché, les investisseurs sont encore majoritairement européens, "tant en volume qu'en nombre d'opérations, précise Bruno Juin, directeur de BNP Paribas Real Estate. Les investisseurs internationaux sont massivement présents sur les transactions Prime, tels que le Mariott Champs-Elysées ou l'Intercontinental Le Grand. Enfin, on constate que le flux d'investisseurs privés qui cherchent à bénéficier de la niche fiscale que représente l'exploitation d'un hôtel est toujours en forte progression."
Réhabilitation d'immeubles commerciaux
Chez JLL Hotels & Hospitality, ce sont les investisseurs français qui ont été les plus actifs, "avec 37 % du volume total investi", suivis par les ressortissants du Moyen-Orient et d'Asie, "à égalité avec 22 % des transactions". Pour Guy Boulo, directeur de Transaxio, filiale de In Extenso, "les investisseurs historiques qui ont des portefeuilles importants arbitrent aujourd'hui sur de petits hôtels - 80 chambres et moins - et se recentrent sur les plus importants - 100 chambres et plus et situés en centre -ville." Les petits établissements sont repris par des indépendants qui amorcent ainsi leur propre réseau. Guy Boulo ajoute : "Une tendance se confirme chez les Français : investir en vente en état futur d'achèvement [VEFA], en province ou en périphérie sur des moyens porteurs, à partir de 100 chambres. À Paris, la tendance est à la réhabilitation d'immeubles industriels ou commerciaux en bureaux." Une tendance qui ne concerne pas que des opérateurs hôteliers aguerris, mais qui nécessite un minimum de savoir-faire dans l'hôtellerie, étant donné la complexité des dossiers.
Pour l'année 2015, les experts se montrent très optimistes. Pour BNP Paribas Real Estate, l'investissement devrait bien se comporter, notamment en raison d'un euro faible qui devrait attirer les investisseurs nord-américains, et parce qu'un grand nombre de transactions initiées fin 2014 vont se clore dans les premiers mois de l'année 2015. "Si l'on intègre la cession de Louvre Hotel Group, on se rapprocherait ainsi du record historique de 2007", conclut Bruno Juin.
Publié par Catherine AVIGNON
mercredi 11 février 2015
mercredi 11 février 2015
mercredi 11 février 2015