« Merci à tous mes collègues et aux chefs qui ont été l'artisan de ce succès, mais aussi à vous, mesdames, qui en êtes les auteurs. Bravo d'avoir réussi et d'avoir montré que cela était possible », lance Alain Ducasse aux nouvelles diplômées, lors de la cérémonie de remise des diplômes au Café de la Paix à Paris. Sylvie Danielo-Feucher, préfète déléguée pour l'égalité des chances, Jérôme Chartier, député du Val d'Oise à l'origine de ce projet avec Alain Ducasse, mais aussi Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d'Ile-de-France applaudissent à leur tour les jeunes femmes.
Déjà la troisième promotion diplômée, tandis que la quatrième est en formation en alternance suivant le même modèle, entre l'Institut des métiers de l'artisanat (IMA-CFA) de Villiers-le-Bel, dans le Val-d'Oise et les restaurants d'Ile-de-France qui les accueillent. Pour les diplômées 2013, les stagiaires ont été accueillies par Guy Savoy, Christophe Raoux, Michel Roth, Thierry Marx, Joël Robuchon, Dorian Wicart… un vrai engagement chez les chefs qui sont sensibles à cette action qui vise à aider les femmes en situation difficile. « Ce sont des femmes qui ont envie de travailler mais qui ont quitté le monde du travail depuis longtemps et qui ont besoin d'aide. Nous intervenons aussi pour les aider en matière de garde d'enfant ou de problème de mobilité. C'est essentiel », dit Quentin Vicasse, Groupe Alain Ducasse.
Les candidates ont été informées par le biais d'associations locales ou par Pôle Emploi. Elles passent ensuite par une commission de sélection qui va privilégier les plus motivées. Pour les aider à décrocher leur CAP en un an, les associations jouent à plein leur rôle, y compris pour le soutien scolaire. En parallèle, dans le restaurant où elles acquièrent la pratique, un tuteur veille sur elles.
Un partenariat public-privé efficace
En 2010, Alain Ducasse et Jérôme Chartier initiaient le projet avec le soutien de la préfecture du Val-d'Oise, de la chambre des métiers et de l'artisanat du Val-d'Oise et de la ville de Sarcelles. Les communes de l'est du Val-d'Oise et Pôle Emploi ont rejoint le dispositif. Cette année, ce sont les fondations Elle, Financière de l'Echiquier, Safran, Société Générale et Caritas France qui se sont associées à cette opération. « Les fondations nous aident à financer cette formation et cela nous permet aussi d'avoir une visibilité à plus long terme », se réjouit Quentin Vicasse.
La grande nouvelle annoncée par Jean-Paul Huchon ? « La région a envie de s'associer à l'aventure, a confirmé le président de la région Ile-de-France face aux diplômées. C'est une action exemplaire dans laquelle nous allons nous engager en 2014 et nous allons faire le chemin ensemble ». Il précise que la future loi de décentralisation qui devrait être votée après les municipales va transférer la responsabilité de la formation professionnelle aux régions. « Nous allons essayer de créer une cité mondiale de la gastronomie dans le Val de Marne. Nous avons l'appui du gouvernement », assure Jean-Paul Huchon. De bonnes nouvelles pour Femmes en avenir en Région parisienne qui devrait être pleinement soutenue.
Reste que l'opération est duplicable. En dehors de l'Ile-de-France, d'autres élus et d'autres professionnels peuvent reprendre ce principe à leur compte. Surtout que le bilan est enthousiasmant. Depuis la première promotion, 54 femmes ont été reçues au CAP de cuisine (100% de réussite pour les femmes qui se sont présentées). Le taux de retour à l'emploi ? 65%.
Publié par Nadine LEMOINE