"J’envisage le rachat d’un salon de thé proche de Genève. L’affaire est tenue par une dame depuis 2009 et tourne bien, avec une belle situation en centre-ville et proche des transports.
Le résultat net de l’entreprise est de 59 000 € par an. Elle est actuellement gérée par deux employées dont une responsable, car l’actuelle propriétaire intervient peu dans l’affaire. Qu’en pensez-vous et comment dois-je aborder les choses (estimation du prix de l’affaire, démarches à effectuer dans le cadre de ce rachat...) ?”
Il y a deux façons d’aborder une démarche de rachat : par le haut ou par le bas. Par le bas, cela signifie que le résultat à obtenir est la base de votre raisonnement. On dit que ce résultat est voulu ou nécessaire, en fonction de votre apport, par exemple. Quand on dit résultat, on peut partir de l’EBE qui doit couvrir le remboursement de vos prêts, votre rémunération, les impôts et un montant d’investissement à prévoir dans l’année. Dans ce cas, le chiffre d’affaires est subi, c’est-à-dire qu’il est la conséquence du résultat que vous voulez obtenir. Il faudra alors réaliser une étude de marché pour confirmer que ce chiffre d’affaires est réalisable. Plus il sera proche de celui réalisé actuellement, plus l’affaire sera faisable et le risque que vous prendrez sera minime.
Construire votre prévisionnel par le haut, c’est avoir le raisonnement inverse : vous partez du chiffre d’affaires existant, vous considérez que vous allez le réaliser en prenant la suite du vendeur et vous appliquez les différents ratios et charges de votre compte d’exploitation. L’EBE qui apparaîtra alors sera considéré comme subi. Si le montant permet de couvrir les charges mentionnées plus haut, l’affaire sera considérée comme faisable. Dans le cas contraire, vous aurez à résoudre soit un problème financier (diminuer votre emprunt et augmenter votre apport, reconsidérer votre rémunération…), soit un problème de gestion (action sur les ratios et charges pour les diminuer tout en maintenant la qualité).
Publié par Jean CASTELL