Dans l’entretien auquel il s’est prêté, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, nous livre deux chiffres : la voie professionnelle a connu cette année un bond de 5 % des demandes et les premiers vœux vers l’apprentissage ont augmenté de 40 %. Il explique que désormais les collèges ne sont plus évalués sur la proportion d’élèves allant dans telle ou telle voie. Le message a porté ses fruits, même s’il va falloir sans doute le marteler. Il n’y pas de sous-filière, seulement des opportunités d’études. La réforme du lycée professionnel engagée prévoit aussi de rapprocher davantage professionnels et enseignants, pour donner du sens à la formation. Un certain nombre d’acteurs vont dès lors devoir faire et penser différemment. Cette réforme parle accompagnement, travaille d’équipe, réseau, mobilité, modularité, épanouissement du jeune. Le langage est intéressant car il prend en compte l’évolution du jeune. Mais pour que le succès soit au rendez-vous, les générations en place vont devoir accepter de changer. Régis Marcon, de son côté, souligne à juste titre qu’il faut cesser d’opposer voie scolaire et apprentissage. Il va également falloir cesser d’opposer monde professionnel et corps enseignant, car l’un et l’autre “gagnent à se compléter”.
Publié par Sylvie SOUBES