Mais il est vrai que la rhétorique et la logique ont quitté depuis longtemps les salles de rédaction qui fonctionnent quasi-exclusivement à l'aide des 'éléments de langage' obligeamment fournis par de doctes communicants.
Il n'est donc pas étonnant que les observateurs les plus attentifs jugent la campagne pour l'élection présidentielle au mieux ennuyeuse, au pire franchement nulle. Le citoyen qui voudrait se forger un jugement à partir de la pertinence des propositions formulées sur des constats objectifs et des données économiquement incontestables a du mal à déceler des fulgurances susceptibles d'emporter l'adhésion.
Au-delà des inévitables promesses auxquelles plus personne ne croit puisqu'elles n'engagent que ceux qui les écoutent, difficile de faire un choix clair sur les graves préoccupations de l'heure. À quelques jours du scrutin majeur de notre République, que sait-on sur des questions aussi fondamentales que la maîtrise des dépenses publiques, la stabilisation des prix et des changes, le rôle de dernier prêteur dans la zone euro, la compétitivité d'une économie écartelée entre les pesanteurs d'un État providence dangereusement boursouflé et les contraintes d'une concurrence mondialisée ?
Rien, sinon de vaines incantations que le simple bon sens ne saurait prendre en compte. Il ne reste plus au citoyen que le choix politique au sens le plus restrictif du terme, loin des réalités de l'entreprise qui reste malgré tout la seule source de création de richesses. On l'a un peu oublié dans le débat de ces derniers mois où l'anecdote l'a souvent emporté sur l'essentiel. Raison de plus pour voter véritablement 'utile', mais pas forcément à partir des prestations des candidats à la magistrature suprême.
Publié par L. H.